Le tabac, une culture en déclin qui se ressaisit sur de nouveaux débouchés
La seule usine française de tabac a fermé ses portes en 2019. Depuis, le nombre de producteurs est en baisse. Mais ceux qui résistent trouvent de nouveaux débouchés.
La seule usine française de tabac a fermé ses portes en 2019. Depuis, le nombre de producteurs est en baisse. Mais ceux qui résistent trouvent de nouveaux débouchés.
Dans les années 70, la profession tabacole comptait 41 000 agriculteurs qui produisaient 46 000 tonnes de tabac sur 20 000 ha. En 2018, la profession tabacole rassemblait 670 producteurs en France, répartis surtout dans le Sud-Ouest et le Nord-Est, pour une production de 7000 tonnes sur 2700 ha. Mais ce nombre est annoncé à la baisse et les prévisions de la Fédération nationale des producteurs de tabac (FNPT) sont plutôt de 300 à 400 producteurs à court terme. La culture de tabac exige une main d’œuvre importante en raison des nombreuses heures de travail nécessaires à sa production. C’est une des raisons qui explique ce déclin. L’autre raison est la fermeture du dernier atelier français de transformation de tabac, à Sarlat-la-Caneda (Dordogne), en 2019.
Cigarillos ou nicotine liquide
Dans ce marché niche et en régression, certains essaient pourtant de tirer leur épingle du jeu.
Avec 42 ha dans le Puy-de-Dôme et l’Allier, le tabac est une culture « confidentielle » mais qui n’a pas dit son dernier mot. « Impactés ces dernières années par la perte de débouchés, les 29 planteurs de la section Auvergne Bourbonnais de la coopérative Périgord tabac, répartis sur le Puy-de-Dôme et l’Allier, ont su rebondir en intégrant de nouveaux marchés », assure l’Auvergne agricole. La cape des cigarillos, c’est-à-dire leur enveloppe, est un de ces débouchés. Une production « minutieuse » répondant à un « cahier des charges précis », pour l’usine Deltafina en Italie, précise le journal.
Un nouveau débouché, 100 % français, est celui de la nicotine liquide pour cigarettes électroniques. Les planteurs auvergnats travaillent sur ce créneau avec le fabricant bordelais Vincent dans les Vapes (VDLV).
Ils fournissent aussi l’entreprise Cortès en Belgique avec un tabac (Burley) à faible teneur en nicotine.
Les planteurs cherchent donc a renouveler les générations. ET cette année « 5 planteurs manquent à l’appel », précise le journal.
Lire l’intégralité de l’article « Le tabac aussi mise sur le haut de gamme » dans l’Auvergne agricole.
Bars à chichas du Moyen-Orient
Dans le Maine-et-Loire, Pascal Socheleau est aussi un irréductible du tabac. Dans sa région, la majorité des producteurs livrent à la coopérative nationale CT2F. Et sur son exploitation, le Gaec de la Legeardière à Chemillé-en-Anjou, le tabac fait partie de l’assolement depuis 1947. « L’agriculteur n’est pas prêt à lâcher cette production, qui dégage un produit brut à l’hectare intéressant et est complémentaire de la production laitière », précise l’Agriculteur d’Anjou. En Anjou, depuis la fermeture de l’usine de Sarlat, le tabac est destiné aux chichas. La coopérative travaille avec deux industriels allemands, Alliance One et CNT, qui fournissent du tabac pour les bars à chichas du Moyen Orient, un marché en forte expansion. Le prix payé au producteur s’est renchéri de 50 c/kg de tabac », relate le journal.
Lire l’intégralité de l’article « Productions végétales spécialisées : le tabac lié au débouché des bars à chicha » dans l’Anjou agricole.