Le murmure des plantes stressées capté par une Start up
Les arbres communiquent entre eux, mémorisent des événements et peuvent se transmettre des signaux pour s’entraider. C’est ce que raconte Peter Wohlle dans son livre « La vie secrète des arbres », best-seller allemand traduit dans 32 langues.
En situation d’attaque, les arbres seraient donc en capacité de réagir. L’exemple le plus connu est celui de l’acacia qui, grignoté par le koudou, une antilope africaine, se défend vigoureusement. Ses feuilles produisent de l’éthylène et répandent ce gaz dans un rayon de 6 m. Le message est ainsi passé au voisin qui va augmenter la production de tanins dans ses feuilles et changer leur saveur. Le nouveau goût de la nourriture ne plaît plus à l’animal qui passe son chemin. Et il fait bien car les quantités de tanins peuvent être si élevées qu’elles entraîneraient la mort de l’herbivore.
Voilà donc bien la preuve que les plantes subissent des états de stress. Les scientifiques ont découvert le mécanisme de mise en œuvre de ces défenses. Les végétaux émettent des ondes électromagnétiques différentes en fonction de la nature du stress : manque d’eau, agression de ravageurs…
Les chercheurs ont ensuite cherché à mesurer et qualifier ce stress des plantes en captant ces ondes électromagnétiques. Et c’est ainsi qu’est née Echogreen, en 2016. Grâce à une bourse French Tech et à l’appui de l’université d’Orléans, la start up orléanaise a développé son premier prototype de capteur au printemps 2017.
Commercialiser l’outil n’est pas le seul objectif de l’entreprise. La jeune pousse veut aussi constituer une base de données, construire un service expert et développer un service.
L’idée est de pouvoir économiser un traitement sur certaines cultures. Comme l’explique Philippe Lehrmann, l’un des quatre fondateurs de la société, « c’est la plante qui nous dit comment elle va ». Et l’oreille du capteur écoute le murmure des plantes stressées.