Aller au contenu principal

Ours : le gouvernement autorise à nouveau les tirs d’effarouchement

Les mesures d’effarouchement des ours, très controversées et retoquées à plusieurs reprises par le Conseil d’Etat, viennent d’être pérennisées par un arrêté publié au Journal officiel le 20 juin.

tirs
Le gouvernement pérennise les tirs non létaux sur les ours.
© Pixabay

Les autorités françaises avaient autorisé en 2019, à titre expérimental, différentes mesures d’effarouchement pour éloigner les ours des troupeaux pyrénéens afin de prévenir les attaques de troupeaux. Elles ont été reconduites chaque année, toujours à titre expérimental. Les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique estiment, qu’avec trois années de recul, les bilans montrent « l'absence d'effets négatifs apparents » sur la population d'ours et « une certaine efficacité concernant l'évitement de la prédation », selon l'argumentaire posté lors de la mise en consultation publique de l'arrêté fin avril. La décision a donc été prise de rendre ces mesures durables.

Effarouchement « simple » ou « renforcé »

Sur dérogation préfectorale, les éleveurs peuvent donc avoir recours à un effarouchement "simple" avec des moyens olfactifs, lumineux (torches, phares, signaux lumineux de toute nature, guirlandes lumineuses) ou sonores (effaroucheurs sonores de toute nature, à l’exception des dispositifs utilisant des systèmes pyrotechniques tels que les lance-fusées et les canons à gaz, cloches, sifflets, pétards, corne de brume, sirènes, avertisseurs, porte-voix). Un effarouchement « renforcé » à l’aide de tirs non létaux (cartouches à double détonation ou balles en caoutchouc) peut être demandé dans certaines circonstances de répétition des attaques, si les mesures sonores et lumineuses n’ont pas suffi, à l’exclusion du cœur du Parc national des Pyrénées.

Mesures attaquées

Les associations de défense ont toujours dénoncé ces mesures d’effarouchement, notamment les tirs non létaux, et ont plusieurs fois gagné devant le Conseil d’Etat qui, dans sa dernière décision d’avril 2022, avait à nouveau annulé ces dispositions pour l’arrêté de 2021. Alors que l'ours brun est une espèce protégée, le Conseil d'Etat avait estimé que les dispositions de l'effarouchement renforcé ne permettaient « pas toujours de s'assurer que les dérogations ne portent pas atteinte au maintien des populations concernées dans leur aire de répartition naturelle et ne compromettent pas l'amélioration de l'état de l'espèce ». Alors que l’ours a bien failli disparaitre du paysage français puisqu’il ne restait plus que cinq individus dans les années 1990, la population des ursidés  est aujourd’hui estimée à 70 (selon les chiffres, encore incertains, de 2021 de l’Office français pour la biodiversité).

L’augmentation du nombre de plantigrades a fait réagir le monde agricole qui considère l’ours comme une menace pour les troupeaux. En 2021, 486 dossiers d’indemnisation ont été enregistrés avec 723 animaux tués (essentiellement des ovins, mais la responsabilité de l’ours n’est pas prouvée pour tous ces décès.

Des éleveurs font régulièrement état d'attaques de leurs troupeaux en estive par des ours, comme cette jeune éleveuse Lydie Pujo le 20 juin sur Facebook.

Lire aussi : notre dossier prédateurs

Les plus lus

Homme et sa jeune fille dans un champ
Près d’un agriculteur sur cinq envisage de cesser son activité dans les douze mois à venir

La FNSEA vient de publier son baromètre d’opinion trimestriel réalisé avec le concours de l’Ifop auprès des agriculteurs…

  Loup avançant dans l’herbe
Combien y’a-t-il de loups en France ? L’estimation de l’OFB contestée par les éleveurs

La dernière estimation du nombre de loups en France calculée par l’Office français de la biodiversité est jugée comme une…

Machine entretenant une haie en bordure de parcelle agricole
Haies : vers un crédit d’impôt de 4500 euros par exploitation agricole

Les sénateurs viennent d’adopter dans le cadre de la PLF 2025 un nouvel article instaurant un crédit d’impôt pour inciter les…

      Jean-Marc Jancovici fondateur du Think tank le Shift project intervenant lors des Controverses de l’agriculture organisées par le groupe Réussir en février 2024.
Jean-Marc Jancovici : quel scénario pour l’agriculture à 2050 préconise le Shift project ?

Le Think tank fondé par Jean-Marc Jancovici présente un premier rapport sur l’agriculture avec des scénarios pour décarboner…

Signature de la fin des négociations entre l'UE et le Mercosur le 6 décembre à Montevideo en Uruguay par Ursula von der Leyen et les représentats du Mercosur.
Accord Mercosur : les réponses aux questions des agriculteurs après l’annonce d’Ursula von der Leyen ?

Après l’annonce de la finalisation de l’accord Mercosur, de nombreuses questions se posent pour le secteur agricole. L’accord…

portrait de Nicolas Chabanne
Pourquoi Nicolas Chabanne, le fondateur de la marque C’est qui le patron ?!, cède-t-il ses actions à une fondation ?

Afin de mieux protéger les producteurs, Nicolas Chabanne a décidé de léguer toutes les actions de C’est qui le patron ?!…

Publicité