Union européenne
Le Brexit redouté par l'agriculture et l'agroalimentaire français
De rebondissements en reculades, le Brexit n’en finit pas de faire parler de lui. Dans la presse agricole et agroalimentaire française, les scénarios ne sont pas rassurants.
De rebondissements en reculades, le Brexit n’en finit pas de faire parler de lui. Dans la presse agricole et agroalimentaire française, les scénarios ne sont pas rassurants.
Michel Barnier, le négociateur en chef pour l’Union européenne chargé des négociations du Brexit, est intervenu au Congrès de la FNSEA le 28 mars. Un jour avant la date prévue initialement pour la sortie des Britanniques de l’Union européenne. Début avril, la Grande-Bretagne est toujours là.
« A toute chose malheur est bon », ainsi commence l’article du Sillon qui rapporte les propos de Michel Barnier. Devant le public agricole réuni à Nancy, le grand négociateur a malgré tout tenté de tirer des leçons positives du Brexit. « Durant ces négociations, les 27 se sont unis et sont restés soudés. Ces négociations ont donc permis de créer une nouvelle unité. »
On peut toujours positiver mais en réalité le Brexit risque d’avoir des impacts économiques plutôt négatifs sur notre agriculture et notre alimentation. A en croire les journaux de la presse agricole et alimentaire, les filières sont inquiètes.
Celle du vin, notamment. Réussir Vigne évoque « le grand suspense » dans lequel sont plongées les exportations de vins français. « L’incertitude administrative est manifeste » tandis que « de fortes craintes » pèsent sur la « fluidité des échanges ». Mais la plus forte inquiétude est bien celle de « l’impact sur le climat économique », assure Catherine Gerbod.
Du côté du lait, l’ambiance est encore moins sereine. « Le Brexit effraye la filière laitière française » titre Costie Pruilh dans Réussir Lait. « Un Brexit sans accord serait catastrophique pour la filière laitière française et le reste de l’UE », assure la revue professionnelle. Le Royaume-Uni est le 4e client de la France en produits laitiers et sa balance commerciale avec la France est largement déficitaire. La perspective de droits de douanes est donc redoutée en France et dans les autres pays européens.
Même analyse dans le média de l’alimentaire Les Marchés. Illustrant son propos avec une infographie, le journal confirme que, conjuguée à une baisse de la monnaie britannique, « l’apparition de droits de douane (qui pourraient atteindre 41 % dans le cas d’une sortie sans accord) sonnerait le glas de la compétitivité des produits français dans les rayons anglais ».
De leur côté, les éleveurs britanniques appréhendent aussi la rupture et pour eux, le tableau est sombre également. « Les éleveurs britanniques redoutent la perspective d’accords de libre-échange avec des pays tiers », peut-on lire dans l’Action agricole picarde. Nombreux sont les élevages à dépendre de l’exportation vers l’Union européenne. Ce sont surtout les élevages ovins qui sont concernés et, dans une moindre mesure, les élevages bovins.
L’impact va donc se ressentir des deux côtés de la Manche. Et les propos de Michel Barnier ne suffiront pas à occulter tous les aspects négatifs qui flottent dans le sillage du Brexit.