L’argent du beurre sans le sourire du distributeur
Pas content Michel Edouard Leclerc, pas content du tout. Quand il essaie d’être sympa avec les producteurs, ça ne se sait pas. Victime de l’intox sur le prix du beurre, il en a fait une jaunisse. Pour comprendre la polémique, un petit tour du côté du blog du patron de la distribution s'impose. Ca s’appelle De Quoi Je Me MEL. Michel Edouard Leclerc, le MEL en question, y explique que les acheteurs de son groupement ont « accepté d’augmenter les prix d’achat du beurre, tant pour les marques nationales que pour les marques distributeur. » Un geste pour récompenser le dur labeur des vaches et de leurs éleveurs. Un apaisement en vue ? Eh non, le beurre coince toujours. Le hic, dénonce encore Monsieur Leclerc, c’est « que cette information n’est volontairement pas relayée aux producteurs ». Accusations ? Réaction. « Afin que nul ne puisse continuer de contester ces faits, j’ai informé le ministre de l’Agriculture que le groupement E. Leclerc a fait procéder à un constat d’huissier de ces hausses tarifaires », annonce solennellement le distributeur. Maître Arnaud Martinez va transmettre le procès-verbal de son constat, détaillé par produit et par fournisseur, à Francis Amand, médiateur des relations agricoles. Un ministre, un huissier de justice. Avant que l’armée ne soit invitée à s’en mêler, empressons-nous de relayer cette info de taille, puisque les hausses consenties par les acheteurs de l’enseigne peuvent aller « jusqu’à 27,48 % pour certaines marques ».
La crise du beurre vide les rayons et remplit les colonnes des magazines. La saga agace ou lasse. Heureusement, le consommateur a encore le droit d’y mettre son grain de sel.