Y aura-t-il un prix plancher du lait ?
Au sein de l’interprofession laitière, la position semble unanime : pas des prix planchers, il faut continuer à travailler sur l’application des lois Egalim.
Au sein de l’interprofession laitière, la position semble unanime : pas des prix planchers, il faut continuer à travailler sur l’application des lois Egalim.
Depuis l’annonce du président de la République de prix planchers pour les agriculteurs, le 24 février, « les choses se dégonflent petit à petit », image Pascal Le Brun, président de la Coopération laitière.
Le 27 février, lors d’une rencontre avec l’interprofession de la viande, Gabriel Attal, premier ministre, a nuancé les propos d’Emmanuel Macron : « Sur le prix plancher c’est l’application de la loi Egalim, ce n’est pas les prix administrés de la France Insoumise (…) Il faut que l’industriel conclue d’abord un prix avec le producteur avant le distributeur ». Avant de résumer : « Il faut qu’Egalim s’applique, c’est une sorte de prix plancher ».
Des contrats et des indicateurs
Des nuances que corrobore la FNPL. « Gabriel Attal, en passant sur le stand des produits laitiers, nous a expliqué que les annonces c’était pour les filières qui n’ont pas encore mis en place les indicateurs et la contractualisation. Car le lait est une des filières les plus avancées sur le sujet », témoigne Thierry Roquefeuil, le président du syndicat.
« Nous avons posé la question aux ministres si on devait continuer de travailler sur Egalim et la contractualisation ou si le président de la République allait fixer le prix du lait. Leur réponse : on continue la construction du prix en marche avant », abonde Ghislain de Viron, premier vice-président de la FNPL.
Prix plancher ou prix plafond ?
Car la mise en place de prix plancher interroge l’ensemble des professionnels. « D’un point de vue du droit de la concurrence et que le prix plancher devienne un prix plafond », explique Pascal Le Brun. Avant d’ajouter : « Avant de faire une loi Egalim 4, il faudrait que les lois Egalim 1, 2 et 3 fonctionnent en contrôlant leur application et en les renforçant. »
Une première piste est évoquée et partagée par de nombreux professionnels et politiques : intégrer la restauration collective dans Egalim et la non-négociabilité de la matière première agricole (MPA).
Sur le sujet de la MPA, la FNPL maintient sa demande de fixer une date butoir pour les contrats sur la matière première agricole entre les producteurs et les industriels pour être sûre qu’elle est bien prise en compte par les industriels dans les négociations commerciales avec la grande distribution.
Une mission parlementaire va plancher jusqu’au mois de juin pour renforcer Egalim. Une proposition de loi est prévue à l’été.
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