Prospérité fermière conforte sa collecte laitière et poursuit sur les attentes sociétales
La coopérative laitière du Nord-Pas-de-Calais laisse ses adhérents éleveurs laitiers produire ce qu’ils veulent. Et elle maintient un prix de base du lait d’environ 447 euros les 1000 litres en moyenne 2023, pour préserver une dynamique laitière.
La coopérative laitière du Nord-Pas-de-Calais laisse ses adhérents éleveurs laitiers produire ce qu’ils veulent. Et elle maintient un prix de base du lait d’environ 447 euros les 1000 litres en moyenne 2023, pour préserver une dynamique laitière.
La fin des contraintes sur les volumes de lait à produire a sonné à la coopérative laitière Prospérité fermière. Cette année, les adhérents de la coopérative du Pas-de-Calais peuvent produire ce qu’ils veulent. « Nous nous sommes rendu compte que ce n’est plus la peine de restreindre les volumes », souligne Serge Capron, président de Prospérité fermière.
Les demandes de volumes honorées
Prospérité fermière a supprimé les volumes B et C et a ouvert la possibilité aux éleveurs de demander à produire ce qu’ils voulaient, dans la limite de 420 millions de litres de lait collectés au total. « C’est le volume maximum que nous pouvons traiter, et nous l’avions atteint en 2020 », rappelle Serge Capron.
Les demandes des éleveurs ont abouti à un volume global avoisinant 405 millions de litres. « Heureusement que nous avons complètement fait sauter le verrou sur les volumes. Sinon, nous aurions eu une baisse de la collecte au lieu d’une légère hausse. Nous projetons qu’elle sera en 2023 autour de 407 millions de litres, contre 405 en 2021 et 2022. »
Un prix du lait pour assurer les volumes
Prospérité fermière s’est engagée dès septembre sur un prix du lait de base pour le dernier trimestre à 420 €/1 000 l. Avec un premier trimestre à 475 €, et un milieu d’année à 450 €, le prix de base moyen atteindra de 447 €/1 000 l en 2023.
« Nous avons procédé de façon inédite cette année. Nous sommes partis des besoins des éleveurs pour conserver une dynamique laitière, explique Serge Capron. Les charges sont encore élevées, il y a un important besoin de main-d’œuvre ou d’automatisation, qui représentent un coût. Nous montrons à nos clients que ce prix du lait est un minimum pour garantir une origine France ».
La différenciation avance prudemment
La coopérative a développé une segmentation amont avec le lait Via lacta (pâturage, non-OGM et bien-être animal) depuis 2018, et avec le bio. En 2015, seul 1 % de la collecte était différenciée. Aujourd’hui, c’est près de 12 %. Cette avancée reste prudente pour préserver les équilibres offre/demande et la rentabilité de ces débouchés.
« En 2023, nos filières différenciées sont rentables. Et comme le débouché Via lacta continue de se développer doucement (+5 millions de litres à 37,5 Ml), nous avons augmenté la prime (de 15 à 17 €/1000 l) sur le prix du lait à partir de juillet pour motiver quelques nouveaux producteurs. En bio, le volume est resté autour de 7 - 8 millions de litres, et nous n’avons pas de déclassement. »
Créer des dynamiques pour le lait de demain
C’est une nouveauté : à la demande de clients et d’éleveurs, la coopérative accompagne deux groupes de dix à vingt éleveurs sur des thèmes en lien avec les attentes sociétales et les objectifs RSE (responsabilité sociale et environnementale). « Cela aide ces producteurs à avancer plus vite et cela participe à la vie coopérative », commente Serge Capron.
Le groupe "Agriculture régénérative" est né de la demande du client General Mills qui a une usine de glace dans la région et utilise le lait et la matière grasse de Prospérité fermière.
Le GIEE sur la HVE - Haute valeur environnementale - va accompagner des éleveurs vers la certification. « Nous n’avons pas encore trouvé de débouché pour le lait. Par contre, nous en avons un pour de la viande HVE », précise Serge Capron.