Aller au contenu principal

Nitrates : durcissement de la réglementation sur les zones d’actions renforcées

Un décret du 30 mars renforce la réglementation afin de lutter contre la pollution des nitrates agricoles en durcissant les règles sur les zones de captages ou zones connaissant d’importantes marées d’algues vertes sur les plages. La possibilité de dérogations est toutefois introduite.

Epandage d'azote
© Nicole Cornec

Un décret sur les zones d’action vulnérables publié au Journal officiel (JORF) le 1er avril 2023 introduit un renforcement des programmes d’actions régionaux visant à lutter contre la pollution par les nitrates d’origine agricole.

Ce texte durcit les dispositions dans les zones d’actions renforcées (ZAR) correspondant aux zones de captages ou aux zones connaissant d’importantes marées d’algues vertes sur les plages.
 

Des ZAR à partir de 40 mg/l de nitrates

Une des principales nouveautés permet aux préfets de définir des zones renforcées à partir de 40 mg/l de nitrates, alors que la limite était précédemment fixée à 50 mg/l, en tenant compte « de l’évolution de cette teneur au cours des dernières années ».

Une mesure qui pourrait faire passer leur nombre de 304 à 867, selon les chiffres de l’administration présentés lors d’une réunion du groupe national Nitrates.
 

Couverture végétale en interculture courte

Parmi les autres changements, les agriculteurs de ces zones seront désormais obligés de mettre en place une couverture végétale en interculture courte en plus d’une mesure additionnelle, ou de respecter trois mesures supplémentaires au total.

La liste des mesures de renforcement comprend :

  • Les exigences relatives à une gestion adaptée des terres (notamment modalités de retournement des prairies)
  • Le dispositif de surveillance annuelle de l’azote
  • La limitation du solde du bilan azoté calculé à l’échelle de l’exploitation agricole exprimé en kilogrammes d’azote par hectare
  • L’obligation de traiter ou d’exporter l’azote issu des animaux d’élevage au-delà d’un seuil produit par les animaux d’élevage à l’échelle de l’exploitation agricole, lorsque les surfaces exploitées en propre ne sont pas suffisantes pour permettre l’épandage des effluents
  • L’obligation de respecter un seuil de quantité d’azote restant dans les sols à la fin de la période de culture ou en entrée de l’hiver (nouvelle mesure introduite par le décret).

 

Dérogations en cas de situations exceptionnelles

Parmi les assouplissements introduits à l’issue de la consultation durant l’été 2022, à noter que les éleveurs pourront obtenir une dérogation « dans les cas de situations exceptionnelles, notamment climatiques » à l’obligation d’exporter ou de traiter les volumes d’effluents dépassant les équilibres réglementaires par rapport à leurs surfaces dans les zones renforcées.

Le décret note que c’est le représentant de l'Etat dans le département qui arrête la dérogation après avis du conseil départemental de l'environnement et des risques sanitaires et technologiques.

Ces dérogations et assouplissements ne figuraient pas dans la version du texte soumise à consultation à l’été 2022. Dans un commentaire publié sur le site de cette consultation, la FDSEA du Finistère indiquait notamment son refus « de nouvelles contraintes dans les ZAR bretonnes », estimant que l’abaissement du seuil notamment correspondait à un « surenchérissement réglementaire ».

Plusieurs chambres régionales et départementales d’agriculture s’interrogeaient également, dans des termes très proches, sur les conséquences que l’abaissement du seuil de nitrates pourrait avoir dans les exploitations, remarquent nos confrères d’Agrafil.

 

Les plus lus

Homme et sa jeune fille dans un champ
Près d’un agriculteur sur cinq envisage de cesser son activité dans les douze mois à venir

La FNSEA vient de publier son baromètre d’opinion trimestriel réalisé avec le concours de l’Ifop auprès des agriculteurs…

  Loup avançant dans l’herbe
Combien y’a-t-il de loups en France ? L’estimation de l’OFB contestée par les éleveurs

La dernière estimation du nombre de loups en France calculée par l’Office français de la biodiversité est jugée comme une…

Machine entretenant une haie en bordure de parcelle agricole
Haies : vers un crédit d’impôt de 4500 euros par exploitation agricole

Les sénateurs viennent d’adopter dans le cadre de la PLF 2025 un nouvel article instaurant un crédit d’impôt pour inciter les…

      Jean-Marc Jancovici fondateur du Think tank le Shift project intervenant lors des Controverses de l’agriculture organisées par le groupe Réussir en février 2024.
Jean-Marc Jancovici : quel scénario pour l’agriculture à 2050 préconise le Shift project ?

Le Think tank fondé par Jean-Marc Jancovici présente un premier rapport sur l’agriculture avec des scénarios pour décarboner…

Signature de la fin des négociations entre l'UE et le Mercosur le 6 décembre à Montevideo en Uruguay par Ursula von der Leyen et les représentats du Mercosur.
Accord Mercosur : les réponses aux questions des agriculteurs après l’annonce d’Ursula von der Leyen ?

Après l’annonce de la finalisation de l’accord Mercosur, de nombreuses questions se posent pour le secteur agricole. L’accord…

portrait de Nicolas Chabanne
Pourquoi Nicolas Chabanne, le fondateur de la marque C’est qui le patron ?!, cède-t-il ses actions à une fondation ?

Afin de mieux protéger les producteurs, Nicolas Chabanne a décidé de léguer toutes les actions de C’est qui le patron ?!…

Publicité