L'équilibre des marchés laitiers semble fragile
Malgré l'écoulement des stocks de poudres européennes, le cours de la poudre de lait écrémé ne s'envole pas. Le beurre baisse à nouveau.
Malgré l'écoulement des stocks de poudres européennes, le cours de la poudre de lait écrémé ne s'envole pas. Le beurre baisse à nouveau.
A la mi-mars, nul ne savait si le Brexit aurait lieu avec ou sans accord et quand. Difficile donc de prédire son impact sur l'équilibre des marchés. Autre incertitude majeure, l'état des relations diplomatiques entre les États-Unis, la Chine, l'Union européenne... Et enfin, les éventuels aléas climatiques à venir.
Ce qui était certain, c'est que les cours de la poudre de lait écrémé avait repris un peu du poil de la bête pour atteindre 2000 €/t en janvier et février, grâce à une demande internationale forte et au destockage des poudres européennes. Par contre, les cours du beurre ont monté puis descendu, même s'ils restent à plus de 4000 €/t . Au final, "ce n'est pas extraordinaire. Le prix du lait valorisé en beurre poudres ressort à un peu plus de 300 €/1000 l", note Gérard You, de l'Institut de l'élevage. Et début mars, les cotations françaises affichaient un léger repli. Il faut le temps que le marché absorbe les poudres destockées, et les États-Unis ont un stock de 125 000 t de poudres de lait. Pour le beurre, les opérateurs sont couverts et anticipent de plus grandes disponibilités grâce à une collecte européenne qui s'annonce tonique.
La collecte européenne s'apprête à décoller
Autre certitude, la collecte européenne commençait à repartir début mars, à la faveur de sorties à l'herbe précoces. Fin février, la collecte allemande n'était plus sous celle de l'an passé. En France, la collecte affichait +0,3% début mars par rapport à la même période 2018. La Pologne n'a jamais arrêté sa progression. "Si les conditions climatiques restent bonnes tout ce printemps, la collecte européenne pourrait au moins égaler celle de 2018 au 1er semestre", estime l'Institut de l'élevage.
Les stocks de fromages ont grossi en 2018 et sont importants (611 000 taux États-Unis, 400 000 t dans l'UE). Ils pourraient peser sur les marchés si la demande n'est pas au rendez-vous. Mais l'Institut de l'élevage estime que la demande internationale pourrait demeurer bien orientée même si la croissance économique mondiale s'annonce moins forte qu'en 2018.