Le prix du lait payé aux producteurs chute en Europe
Dans les pays où le prix du lait avait fortement grimpé en 2022, il dégringole en ce début d’année 2023. L’écart avec le prix français se réduit, mais reste en défaveur de l’Hexagone.
En moyenne sur les 27 États membres, le prix du lait à teneur réelle en matière protéique et matière grasse (Commission européenne) a baissé de près de 100 euros la tonne (€/t) depuis décembre 2022. Il atteindrait en avril 488 €/t.
Dans les pays où les laiteries sont exposées aux marchés des commodités (beurre, poudres, fromages export), les prix avaient fortement grimpé, tutoyant les 620 €/t au dernier trimestre 2022. Depuis décembre, c’est la dégringolade. En Irlande, le prix (462 €/t) est maintenant en deçà de son niveau d’avril 2022. Les prix du lait allemand et néerlandais ont chuté de près de 120 €/1000 l entre décembre et mars.
L’Italie et l’Espagne font figure d’exception. Leurs prix du lait n’ont quasiment pas baissé et restent élevés : 549 €/t et 578 €/t respectivement.
Le 500 €/t non atteint en France
La France vit une situation à part. Le prix du lait conventionnel n’a jamais dépassé la barre des 500 €/t, augmentant timidement et avec retard par rapport à ses voisins nordiques. Et son prix du lait baisse déjà en mars et en avril. Certes, la saisonnalité joue négativement sur le prix du lait français du printemps, mais certains indicateurs entrant dans les formules de prix pèsent également : la valorisation beurre poudre et la comparaison avec l’Allemagne. Toutefois, sur les quatre premiers mois de 2023, le prix du lait dépasse encore assez largement celui des quatre mois 2022.
Vers un prix 2023 au niveau de 2022 ?
« Même si les cotations beurre et poudre de lait écrémé semblent se stabiliser depuis plusieurs semaines (situation début mai), le prix du lait devrait continuer de baisser dans les prochains mois en Europe du Nord et par voie de conséquence en France, estime l’Institut de l’élevage. Reste à savoir qu’elle sera l’ampleur de la baisse en France. Avec un risque possible de ciseau des prix pour les éleveurs, au regard des charges engagées à l’automne à des prix plus élevés qu’aujourd’hui. » Lactalis a indiqué vouloir tenir un prix 2023 au moins au niveau de 2022.