Covid-19 - Production laitière : l'enjeu est sur les problèmes d'exportation
Début avril, l'Institut de l'élevage faisait un point de l'évolution de la consommation de produits laitiers. L'export, qui valorise 37% des fabrications, subit une baisse d'activité d'environ 25%.
Début avril, l'Institut de l'élevage faisait un point de l'évolution de la consommation de produits laitiers. L'export, qui valorise 37% des fabrications, subit une baisse d'activité d'environ 25%.
Les mesures de confinement en France ont conduit à une baisse de 80 à 85% des ventes vers la restauration hors foyer (RHF) fin mars début avril. « Ce marché est très important pour certaines PME. Mais à l'échelle de la filière, il faut relativiser ; la RHF absorbe un peu plus de 5% des fabrications nationales de produits laitiers en temps normal, pointe l'Institut de l'élevage. Et il y a un report des consommations hors foyer sur la consommation des ménages, qui se fait à environ 70% des volumes, mais avec une valorisation en net retrait. On estime la perte de valeur à plus de 4 milliards d’euros.» Les industries de l’agroalimentaire achèteraient moins de produits laitiers : environ -25%.
Très peu de nouveaux contrats
«L’enjeu est sur l’export. Ce débouché concerne en effet 37% des fabrications nationales. Et certaines PME sont aussi très touchées par la forte baisse des commandes et des expéditions.» Les ventes à l'export chuteraient d’environ 25% selon l'Institut de l'élevage, à cause des difficultés de transport : manque de chauffeurs, contrôles sanitaires aux frontières. Mais aussi, comme en France, les consommateurs européens privilégient leurs produits nationaux.
Pour le grand export, les contrats passés ont été honorés dans la limite des possibilités de mouvement. Chaque semaine, la situation évolue, en fonction des évolutions règlementaires dans les pays touchés. Des commandes affluent, d’autres s’arrêtent, dans un mouvement de "stop and go" difficilement prévisible.
Risques sur les volumes et les prix
Mais il y a de mauvais signaux. «Il y a très peu de commandes pour les mois futurs. Les acheteurs attendent que les prix baissent encore», signale l'Institut de l'élevage. A moyen et long terme, la crise économique mondiale qui se profile aura des conséquences sur le pouvoir d'achat des pays importateurs. «Et donc sur les volumes de produits laitiers échangés et leurs prix», conclut l'Idele.