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Agrial confiante sur sa solidité pour affronter 2020

Les résultats 2019 de la coopérative multispécialiste Agrial permettent de redistribuer 12,2 millions d'euros aux 12 500 agriculteurs adhérents. Face à la crise liée à Covid-19, Agrial annonce reporter certains investissements.

Ludovic Spiers, directeur général, et Arnaud Degoulet, président d'Agrial
Ludovic Spiers, directeur général, et Arnaud Degoulet, président d'Agrial
© Philippe Delval

En 2019, le chiffre d'affaires d'Agrial (5 branches, dont une laitière qui représente 41% du chiffre d'affaires total) est en hausse de 4,3% par rapport à 2018, et s'établit à 6,1 milliards d'euros. Le résultat net est légèrement en deçà de celui de 2018 : 52,1 millions d'euros, soit 1% du CA (57,7 M€ en 2018). Près d'un quart de ce résultat, soit 12,2 millions d'euros, est redistribué aux 12 500 agriculteurs adhérents de la coopérative.

Eurial, la branche lait d'Agrial, a réalisé "une année en nette progression" (NDLR : le résultat net de chaque branche est confidentiel), grâce à l'amélioration de la conjoncture des produits de commodité : mozzarella de grandes séries, poudres, caséines. La loi Egalim a un peu aidé sur la partie PGC France, "surtout pour stopper la déflation en ultra frais et remettre une vraie valeur sur les produits laitiers aux consommateurs". Les marques propres ont performé. Eurial s'est en effet donné les moyens de lancer Les 300&Bio et de développer Soignon. Les marques laitières représentent 39% du CA de la branche lait en 2019, contre 30% en 2015. "Toutefois, il faut encore améliorer la valorisation du lait et le prix du lait : on n'est pas encore à l'objectif", ont pointé Arnaud Degoulet, président, et Ludovic Spiers, directeur général d'Agrial.

"Aujourd'hui, nous devons renforcer Grand fermage pour porter les produits laitiers conventionnels." La fromagerie allemande Rotkäppchen doit encore retrouver un rythme de croissance après son acquisition en 2018.

Des investissements laitiers programmés

Un investissement est prévu à Luçon pour reconstruire à horizon 2022 la fromagerie ravagée par un incendie en début d'année, et faire de ce site un spécialiste des petites séries de mozzarella, complémentaire d'Herbignac qui traite les plus grosses séries de mozzarella. La capacité du site sera augmentée, et traitera 200 millions de litres de lait.

Un autre investissement est à l'étude, pour extraire des protéines et acides aminés, et ainsi mieux valoriser le sérum et autres ingrédients laitiers fabriqués à Herbignac. Une nouvelle tour sera construite pour remplacer celle en fin de vie. Sa capacité de transformation sera accrue.

Des reports d'investissement, pas de plan de restructuration

Les mesures sanitaires de lutte contre la Covid-19 ont eu des effets négatifs ou positifs selon les produits et les réseaux : +7% pour les GMS France, +5% pour les GMS hors France, -35% pour la RHF et -10% pour les industries agroalimentaires et l'export. Au total, le chiffre d'affaires subit une baisse de 7%. "C'est supportable pour un groupe solide comme Agrial", soulignent Arnaud Degoulet et Ludovic Spiers. Les gestes barrières entraînent des surcoûts : -20% de performance des sites industriels (baisse des cadences, surcoûts industriels et logistiques).

Pour ne pas handicaper les résultats 2020, "nous avons réduit de 20 à 30% notre plan d'investissements en reportant certains projets. Nous réduisons les embauches. Et les frais fixes quand c'est possible. Nous n'envisageons pas de plan de restructuration, car la solidité d'Agrial permet de passer cette crise." Ils rappellent enfin que "notre objectif est de tout faire pour qu'il y ait le moins d'incidence possible pour les agriculteurs : assurer les livraisons de semence, d'aliment... et les collectes."

Chiffres clés

3 400 adhérents lait de vache conventionnel, 600 en lait de chèvre, 295 en lait de vache bio

2,15 milliards de litres de lait conventionnel collectés (stable/2018), 115 millions de litres de lait de vache bio

358,87 €/1000 l, +21 €/1000 l par rapport à 2018, de prix du lait réel payé 2019.

1,19 €/1000 l est la ristourne directe sur les apports de lait de vache conventionnel ; 2,40€/1000 l pour le lait de chèvre et de 1,60 €/1000 l pour le lait de vache bio, représentant au total 3,1 millions d’euros. Il faut y ajouter la rémunération du capital social, à 1,81% pour les parts sociales « classiques », la ristourne sur les aliments composés pour ruminants de 5 €/t, et les aides aux jeunes installés (1,5 million d’euros). "Au total, on peut considérer qu'un adhérent lait de vache conventionnel touche entre 2 à 6 €/1000 l, selon son niveau d 'engagement dans la coopérative", estime Agrial.

322 €/1000 l environ de prix de base sur le premier semestre 2020.

Lire aussi : Le lait bio face à la Covid-19 : 4 laiteries témoignent

 

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