Biolait, insatisfaite de son prix du lait, prépare des mesures pour l'augmenter en 2025
Passer la barre des 500 euros les 1000 litres en 2025 en prix payé aux producteurs est l'objectif que se fixe le groupement de producteurs de lait bio, Biolait, lors de son assemblée générale en avril. Maîtrise des coûts et développement des débouchés sont au programme.

« Notre prix du lait 2024 n'est pas satisfaisant », a reconnu Maud Cloarec, vice-présidente de Biolait, organisation de producteurs commerciale regroupant 1100 exploitations laitières bio de 73 départements en France. En 2024, le prix payé a été en moyenne de 483 euros les 1000 litres, toutes primes et qualité comprises. « Lors de notre assemblée générale, où 477 producteurs de lait étaient présents, nous avons voté deux orientations ayant pour finalité une hausse du prix du lait et de dépasser la barre des 500 euros les 1000 litres dès cette année », a t-elle présenté. A titre de comparaison, le prix du lait bio FranceAgriMer, en moyenne sur 2024, en prix payé, atteint 517 €/1000 l.
Deux mesures pour réduire les coûts logistiques
La première orientation vise à réduire les coûts de la logistique : collecte et transport du lait jusqu'au client. « Un travail est engagé pour définir des contraintes en exploitation dont l'objectif est de densifier la collecte sur un territoire donné. Ces mesures seront différentes selon les problématiques des régions. Elles devraient être opérationnelles à partir de cet été », indique Maud Cloarec. Par exemple, cela pourra prendre la forme d'un volume minimum à livrer par ferme.
La seconde orientation poursuit le même objectif. « Parmi les exploitations qui demandent à nous rejoindre - une soixantaine ces derniers mois -, nous ne retiendrons que celles qui permettent d'améliorer nos coûts logistiques. »
Augmenter les ventes
Un autre levier est de poursuivre le travail sur les débouchés. « Déjà en 2024, avec des animations en magasin par les éleveurs, les ventes ont augmenté de 4% depuis un an avec nos partenaires de longue date : enseignes U, Auchan et Biocoop. Cette année, le lait sous MDD Auchan arborera le repère "Il Lait Là", qui garantit au consommateur une traçabilité et l'origine Biolait, et qui permet d'améliorer le ventes », détaille Maud Cloarec. Elle évoque aussi de « nouvelles actions sur le secteur de la restauration hors domicile (RHD), et pas seulement la restauration collective, mais aussi la restauration classique ».
Ainsi, « nous sommes confiants sur une progression des ventes, dans la continuité du redressement déjà amorcé en 2024, espère Yves Sauvaget, vice-président de Biolait. Fin 2024, le taux de déclassement du bio en conventionnel a baissé, passant de 30% à 20%. Et les premiers mois de 2025 sont encore meilleurs. Nous entrevoyons un équilibre entre l'offre, qui continue malheureusement de baisser, et la demande pour la fin 2025 ou début 2026. »
485 euros de prix d'accompte 2025
Biolait a fixé en début d'année son prix d'accompte 2025 : 425 euros les 1000 litres avant les primes. Il pourra etre réévalué en cours d'année. « Avec le niveau moyen de primes qualité et de prime froid, cela donne 485 €/1000 l de moyenne annuelle. S'y ajoutera la prime Biocoop, qui dépend des ventes de Biocoop, et un éventuel complément de prix, qui dépend du bénéfice de Biolait. Le prix d'accompte est à un niveau très prudent, car nous préférons en cours d'année l'augmenter, plutôt que l'inverse, rappellent les deux vice-présidents. Déjà, les résultats des trois premiers mois permettront de réévaluer le prix du lait. C'est pour cela que nous sommes confiants sur la capacité de Biolait à dépasser les 500 euros de prix moyen annuel dès 2025. »
Une collecte en baisse de 11%
La collecte de Biolait a baissé en 2024, passant de 270 à 240 millions de litres. « C'est dû aux arrêts de certification bio, aux départs en retraite non remplacés, aux arrêts de l'activité laitière, mais aussi aux mauvaises conditions météo et aux maladies FCO et MHE qui ont pu faire chuter la production laitière de 20% sur certains élevages », pointent les deux vice-présidents.