L’agriculture n’est pas le bouc émissaire des inondations
Que d'eau, que d'eau. Mais les pratiques agricoles n'y sont pour rien. L'urbanisation, en revanche...
Adjointe Europe écologie les verts à la mairie de Paris, Célia Blauel semble persuadée que si le Zouave du Pont de l’Alma a les pieds dans l’eau, c’est la faute aux agriculteurs. Eh bien non, on ne peut pas les accuser de tout. En l’occurrence, si Gavroche a encore le nez dans le ruisseau en 2018, c’est surtout la faute à l’urbanisation.
Le sujet a fait l’objet d’une chronique sur Europe 1 le 30 janvier. Géraldine Woessner a expliqué dans « le vrai-faux » d’Europe matin que le trop-plein que l’on observe en ce mois de janvier est surtout dû au trop de pluie. « Il est tombé depuis deux mois beaucoup plus de pluies que ce que les sols peuvent naturellement stocker ». Conséquence, ça déborde. Et encore plus là ou l’urbanisation a gagné du terrain. Si l’on bétonne les terres agricoles, et en particulier en zone inondable, l’eau ruisselle, et rapidement, la coupe est pleine. La responsable des inondations est donc plus l’artificialisation des sols que l’agriculture.
En attendant, il n’y a plus qu’à attendre la décrue. Le pic de 5,84 mètres a été atteint à Paris. C’est désormais la Normandie qui scrute la crue de la Seine. Consolons-nous en regardant les beaux paysages que ces épisodes climatiques peuvent aussi façonner. Et en nous disant que nous ne sommes pas les seuls. Les vaches guyanaises, elles aussi, ont les pieds dans l’eau. En témoigne cette photo de zébus dans les marécages près de la rivière de Kaw, dans la région de Régina, le 3 janvier 2018. Pour eux, l’heure n’est plus à la recherche du bouc émissaire mais à la résignation.