Marchés
Une production de veaux de boucherie qui souffre du marasme économique
La consommation a de nouveau chuté en 2012, la viande de veau restant une des plus chères du marché. Dans le même temps, les engraisseurs réduisent leurs mises en place pour conserver leurs marges.
Les abattages de veaux de boucherie ont reculé de 3 % en 2012 par rapport à 2011, et l’Institut de l’élevage estime qu’ils devraient se replier de 2 % en 2013. Pour les opérateurs, limiter l’offre permet de stabiliser les prix. Les cours sont ainsi restés élevés en 2012. Sur l’année, le prix moyen pondéré des veaux de boucherie a atteint 6,21 e/kg, soit 2 % de plus qu’en 2011 et 9 % de plus qu’en 2010.
Des prix de revient élevés
Si les opérateurs cherchent à stabiliser leurs prix de vente, c’est que leurs charges ne cessent de croître. L’indice des matières premières entrant dans la fabrication des aliments d’allaitement (Imfal) a ainsi dépassé son niveau de 2011 tout au long du deuxième semestre 2012. En moyenne sur l’année, il s’établissait à 154,77 points (base 100 en 1995), soit 1,86 point de moins qu’en 2011 mais 18,74 points de plus qu’en 2010. A priori, 2013 ne devrait pas être synonyme de changement, les prix de la poudre de lait comme du lactosérum s’annonçant stables à haussiers.
Dans le même temps, si les cours des petits veaux laitiers ont été sur l’année sensiblement égaux à ceux de 2011, les acheteurs ont néanmoins dû concéder des hausses de prix en mai et juin, lorsque l’offre a diminué. Par ailleurs, le récent recouvrement par la France du satut indemne de la fièvre catarrhale ovine pourrait engendrer une reprise des exportations vers les Pays-Bas, stoppées en 2008. De quoi envisager un raffermissement des cours cette année.
Une consommation morose
Après un recul de 4 % en 2011, les achats des ménages ont chuté de 4,5 % en 2012, selon le panel Kantar. Seules les opérations promotionelles donnent un peu de dynamisme à un commerce morose dans l’ensemble. Avec un prix moyen d’achat à 15,15 e/kg, en hausse de 2,6 % par rapport à 2011, la viande de veau est la plus onéreuse du rayon boucherie. Les achats des ménages pâtissent donc sans surprise de la crise économique. Une tendance qui devrait se poursuivre. L’Institut de l’élevage estime ainsi à 1 % la baisse de la consommation en 2013. Du fait du repli annoncé des abattages, les prix devraient pour autant rester fermes.