Un renchérissement inhabituel des taux de fret maritime
Au lieu de connaître le ralentissement estival habituel, les taux de fret maritime ont grimpé en juin à leur niveau le plus élevé depuis janvier. Selon le Conseil international des céréales, cette situation est imputable à une augmentation constante de la demande en affrètement en raison des importantes exportations de soja par le Brésil, des importations d’acier par les États-Unis et de minerai de fer par la Chine. En juin, cette fermeté s’est transmise au secteur Panamax, tandis que les affréteurs donnaient, dans la mesure du possible, la préférence à de plus gros bateaux. L’Indice Sec de la Baltique (BDI) a gagné 394 points (16 %) pour clôturer à 2.862 points le 27 juin (cf. graphique). Toutefois, les taux pourraient reculer au cours du troisième trimestre en raison d’une recrudescence de tonnage et d’une mise à la ferraille réduite des anciens vaisseaux.
Sur la façade Atlantique, la hausse des volumes de céréales et de soja au départ de l’Amérique du Sud, notamment du Brésil, a continué de soutenir les taux Panamax. Le taux céréalier depuis le Golfe des Etats-Unis sur le Japon est signalé avoir gagné 3,00 $/t pour passer à 38,00 $/t, tandis que les taux des affrètements à temps sur cet axe grimpaient à 21.000 $/j (18.000-19.000 $/j). Les taux des traversées transatlantiques aller-retour ont augmenté d’environ 2.000 $/j, à 20.000 $/j. Les taux des affrètements à temps sur le Pacifique ont été relevés d’environ 5.500 $/j grâce à un accroissement des échanges de minerais, pour atteindre environ 22.000-23.000 $/j (17.000 $/j). Les affréteurs japonais ont activement cherché des cargaisons sur petite distance au départ de l’Australie et de l’Indonésie, tandis que dans l’océan Indien, la mousson limitait les transactions.
Les taux Capesize ont continué d’augmenter, étayés par la fermeté de la demande en minerai, notamment maintenant que la Chine a accepté une hausse de 19 % des prix du minerai de fer. Une recrudescence des demandes de charbon au départ de l’Australie a également étayé le marché. Le taux des affrètements à temps sur le Pacifique a gagné 9.000 $/j, pour passer à 34.000 $/j. Sur l’Atlantique, le taux étalon du minerai de fer du Brésil sur la Chine a augmenté au fil du mois, passant de 19,10 $/t à $25,75 $/t.
La demande du secteur Handysize est restée saine sur les deux façades maritimes, tandis que des échanges dynamiques de céréales et de sucre continuaient d’étayer le marché. Le taux des affrètements à temps s’est inscrit à la hausse sur l’Atlantique, à 17.500 $/j (16.000 $/j), comme sur le Pacifique à 22.800 $/j (21.500 $/j). Le taux céréalier du Brésil à destination de l’Union européenne (Anvers-Hambourg) affichait une hausse de 0,50 $/t, à 35,00 $/t.
Parmi les récents affrètements céréaliers rapportés, on peut relever des cargaisons au départ de l’Argentine (UpRiver) à destination de l’Algérie à 44,75 $/t ainsi qu’au départ de l’Ukraine à destination du Maroc à 20,00 $/t.