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Tempête Boris : quelles conséquences les intempéries ont-elles eu sur les cultures d’Europe centrale ?

La tempête Boris a affecté de nombreux pays d'Europe centrale. Des pays d'Europe de l'Est sont indirectement touchés.

© Alois_Wonaschuetz-Pixabay

Les fortes intempéries de la semaine passée, provoquées par la tempête Boris, ont touché une large zone de l’Europe centrale : la Pologne (zone sud), l’Autriche, la République tchèque etc. Mais pour quelles conséquences sur les plantes ? L’Observatoire des cultures de la Commission européenne (Mars) résume assez bien la pensée de divers analystes contactés, dans son rapport du 23 septembre : « les effets négatifs de la tempête Boris restent à évaluer ». Des éléments à surveiller peuvent tout de même ressurgir. 

La tempête Boris en action sur l'Europe Centrale (source : Observatoire des cultures Mars de la Commission européenne).

Lire aussi : Céréales - Le CIC maintient sa prévision de production mondiale record

Les grands bassins de production de maïs et de tournesol épargnés ?

Sébastien Poncelet, analyste d’Argus Media (Agritel), se veut d’abord rassurant : « Les plus grandes densités de maïs et de tournesol se situent davantage dans la zone Hongrie-Roumanie-Bulgarie. Ainsi, les grands bassins de production semblent avoir été épargnés par la tempête Boris. ( …) Le marché n’a guère réagi à cette nouvelle ». Tout en admettant « qu’il est encore tôt pour se prononcer. Nous manquons encore d’information ».

« Le marché n’a guère réagi à cette nouvelle », argue Sébastien Poncelet, analyste d’Argus Media (Agritel). 

Plus en détail, « nous trouvons un peu de toutes les cultures en République tchèque… Des parcelles ont pu être touchées, mais nous supposons qu’il y a beaucoup de maïs ensilage… Attention toutefois, ces éléments sont à prendre avec des pincettes », poursuit l’analyste. Les semis de blé et d’orge d’hiver ont pu être retardés. « Mais les sols ont encore le temps de ressuyer », rassure Sébastien Poncelet.

Les semis de colza en République tchèque à surveiller

La principale inquiétude concernerait les semis de colza en République tchèque. « Nous sommes dans les travaux d’emblavement dans certains secteurs. Mais il est actuellement impossible de chiffrer les dégâts », indique l’expert d’Argus Media. 

Conclusion : il est actuellement très hasardeux de chiffrer les pertes de potentiels des cultures. Il faudra toutefois surveiller toute nouvelle émanant de la région, notamment les prévisions de semis (blé, orge, colza), et de récoltes (maïs, tournesol).

Quelles conséquences sur la logistique des pays de l’Europe centrale et de l’Est ?

Autre élément à surveiller : les conséquences des intempéries sur la logistique des pays d’Europe centrale et de l’Est. Le média Bloomberg évoque des dégâts sur les infrastructures, servant potentiellement au trafic de grains dans la zone (trains, péniches etc.). Par exemple, le transport fluvial sur le Danube, reliant des nations d'Europe centrale et de l'Est, a été perturbé. Et cela pourrait durer encore un certain temps. Il s’agira de surveiller les potentiels effets sur les flux de céréales empruntant cette artère. 

Certaines sources privées évoquent une hausse du coût de transport de grains dans les pays frappés par les intempéries et ceux limitrophes (Hongrie, Roumanie, Bulgarie), mais de manière assez modérée : « les vendeurs ont déjà vendu beaucoup de blé et d'orge, et il reste encore de nombreux mois pour se positionner. Ainsi, ils ne sont pas pressés. Et pour le maïs, le marché n’est pas non plus vendeur, étant donné la faible récolte », indique l’une d’entre elles. Enfin, rappelons que la Russie et l'Ukraine restent très compétitives sur la scène internationale. Mais encore une fois, rien n’est définitif, et la situation peut encore évoluer. 

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