Entreprises
Se développer à l’étranger permettrait aux coops de gagner en compétitivité
Lors de la 4e journée européenne des coopératives agricoles, Yves Pelle de la société PwC a présenté les résultats d’une étude sur les moyens de « doper la compétitivité des coopératives agricoles ». Elle préconise, entre autres, un développement à l’international. Un domaine dans lequel les coopératives nationales sont à la traîne.
Rattraper le retard...
« La compétitivité des coopératives agricoles s’est, par certains aspects, améliorée ces cinq dernières années », relève l’étude PwC, notamment via « des opérations de rapprochement et d’acquisition soutenues ». « Les dix premières coopératives françaises ont vu leur chiffre d’affaires moyen croître de près de 80 % depuis 2007, contre 30 % pour leurs homologues européennes et 60 % pour les industriels privés », précise l’étude. Néanmoins, le chiffre d’affaires à l’international des coopératives françaises (top 10) serait passé de 18 % à 32 % de 2007 à 2012, celui des européennes grimpant de 49 à 55 %, et de 55 % à 57 % pour les meilleures sociétés privées françaises. Pour gagner en compétitivité, les coopératives auraient intérêt à « prendre rapidement pied à l’international », notamment « vers les pays émergents, où il reste des places à prendre », assure Yves Pelle. Mais attention, l’acquisition de sociétés déjà installées dans les pays visés « n’aboutirait qu’une fois sur deux ». En cas de succès, il faut rester vigilant, « le surcoût dû aux problèmes post-acquisition atteignant en moyenne 50 % de l’investissement initial ».
... pour renforcer l’activité locale
Pour une coopérative, la difficulté réside dans « le partage d’une vision commune au niveau des directions » et de « l’explication à la base pour que la production suive », estime Thierry Blandinières dirigeant de Maïsadour (et futur patron d’InVivo). Être fort sur son marché naturel semble être un préalable à un engagement à l’étranger, ne serait-ce que pour dégager des ressources financières. Se pose ensuite la question des statuts, ceux de la coopération limitant la capacité d’autofinancement. « Le changement de statut est maintenant bien intégré par le monde coopératif », estime Thierry Blandinières. « La filialisation n’est pas forcément une perte de pouvoir des agriculteurs, tout dépend du mode de gouvernance », estime de son côté Dominique Ciccone, DG de Triskalia. « Développer la présence à l’étranger ne signifie pas que le local sera délaissé. » Au contraire, « les marges étant plus importantes hors des frontières », l’activité française « serait renforcée », estime-t-il.