Sénalia
“Plus loin et plus sûr”, la nouvelle devise de l’opérateur portuaire
Pour permettre de développer nos exportations de céréales, il est nécessaire d’adapter notre qualité aux exigences de nos clients meuniers.
« METTRE UN PEU de marketing dans ce monde industriel. » Telle est la volonté de Laurent Martel, qui remplace depuis septembre 2011 André Laude au poste de directeur général de Sénalia. Le prestataire de services portuaires et industriels a ainsi décidé de changer de logo et d’y ajouter une base line : “Plus loin et plus sûr”. « Cette nouvelle signature représente le catalyseur de notre action et l’emblème de nos états d’esprit : élargir notre hinterland et notre clientèle, faire au mieux nos métiers », explique-t-il, à l’occasion de l’assemblée générale de Sénalia, le 6 janvier dernier à Paris (cf. n°3931 page 2). Et Jean-Jacques Vorimore, son président, de renchérir : « Le métier de l’exportation est un challenge permanent. Nous voulons être conquérants, dans l’intérêt des producteurs de notre hinterland. »
Assurer la qualité du produit fini, une exigence à l’exportation
L’exportation a ses exigences, et d’abord celle de la qualité du produit fini, particulièrement en blé. « Les exigences vont bien au-delà du 76/220/11 », déclare Laurent Martel. Pour assurer des assemblages de qualité, Sénalia a pris le temps cette année de mesurer un Hagberg par camion. « Il est vraiment important que ces normes ne soient pas normandes mais deviennent nationales voire européennes pour conserver notre compétitivité », insiste-t-il.
« Il faut que toute la filière soit au diapason de la demande de nos clients étrangers, témoigne pour sa part Jean-Philippe Everling, de Granit Négoce. L’image du blé français à l’exportation a changé car il le fallait face à la concurrence de la mer Noire et de l’Amérique du Sud. » En la matière, « ne sous-estimons pas nos concurrents », souligne Jean-Jacques Vorimore. En particulier ceux de la mer Noire dont « la qualité s’améliore régulièrement en même temps que leur capacités à exporter ».
Travailler en filière, du producteur au client final
Les exigences qualitatives des marchés extérieurs sont maintenant les mêmes que celles de la meunerie française, et parfois même les dépassent. « Nos clients des pays tiers achètent tous des blés destinés à la meunerie, il est souvent utile de le rappeler », insiste le président de Sénalia. Et de reconnaître que « l’un de nos points faibles est le taux de protéine, sujet sur lequel nous devons poursuivre les efforts entamés il y a plus de dix ans ». Pour continuer à progresser dans ce sens, il est impératif, selon Jean-Jacques Vorimore, de donner des incitations financières au producteur.
Autre point noir du blé français à l’exportation le problème des poussières. « Sénalia y consacre du temps et de l’investissement », souligne Gilles Kindelberger, le directeur opérationnel de Sénalia. Un plan d’action a été mis en place, comme le détaille Bruno Stèrin, le nouveau directeur technique du prestataire portuaire : « Un essai technique de nébulisation s’est révélé concluant. Nous avons également modernisé les fosses de réception des camions et testé des têtes de chargement anti-poussière. » Cependant, précise Gilles Kindelberger, « rien ne remplacera jamais le travail de nettoyage qui doit être fait en amont ». Et d’insister : « Chaque maillon de la filière à son rôle à tenir sur ce dossier des poussières. »
Transmettre les signaux de marché à l’ensemble des maillons de la chaîne
La demande de qualité exprimée par les pays tiers doit être répercutée aux obtenteurs de variétés, pour orienter leurs recherches, avec l’objectif que l’offre de demain soit adaptée à ces marchés. « C’est une longue chaîne que nous construisons sur certains produits, par exemple l’orge de brasserie en Chine, illustre Jean-Jacques Vorimore. Des variétés spécifiques sont nécessaires et les obtenteurs s’y intéressent. » Sur cette destination, le président de Sénalia se félicite également de l’action menée avec le groupe InVivo : « Nous conjuguons nos efforts et nos compétences pour cet enjeu important, ce marché chinois de l’orge brassicole en forte croissance. »
Car, travailler en filière, du producteur au client final, est gage d’avenir. « C’est pourquoi nous voulons y associer producteurs et collecteurs », déclare le président du prestataire portuaire. Grâce à l’engagement de chaque maillon de la filière, la qualité, l’homogénéité, la traçabilité et la sécurité sanitaire des marchandises manutentionnées par les équipes de Sénalia pourront être assurées. « C’est le label “chargé Sénalia”, largement apprécié aujourd’hui, label orange conformément au logo », conclut Jean-Jacques Vorimore.