Meunerie
Limagrain renforce son pôle meunerie
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L’achat du moulin deVerdonnet élargit les débouchés des adhérents du groupe coopératif
AVEC L’ACQUISITION du moulin de Verdonnet, le 29 janvier dernier, le groupe Limagrain accroît considérablement les capacités d’écrasement de son activité meunerie. De 35.000-40.000t de farine produite par an, le groupe coopératif produirait, à terme, de 100 à 120.000 t/an. Un débouché de choix pour les producteurs de blé de la coopérative Limagrain qui entend « renforcer sa filière blé en Limagne », selon Daniel Chéron, son directeur général. Mais pas seulement car le moulin ne se refusera pas certaines opportunités de marché.
Un débouché pour 75-80%de la collecte de Limagrain
L’achat du moulin du Verdonnet est une bonne nouvelle pour les adhérents de Limagrain, passés de 600 à 3.500 après la fusion avec Domagri. Pour alimenter ce nouvel ensemble composé du moulin de Gerzat et du Verdonnet (qui ne tourne pour l’instant qu’à 60% mais qui devrait fonctionner à plein régime à moyen terme), « un approvisionnement de 115.000t sera nécessaire, soit 75 à 80% de la collecte en blé tendre de la coopérative Limagrain », explique François Clément, directeur transformation de la branche “LimagrainAgro-Productions”. Les blés utilisés seront des blésmeuniers et améliorants, une spécialité de la région. « Notre ambition: faire du Puy-de-Dôme un des leaders dans la production de blé améliorants en Europe », déclare Daniel Chéron.
Toutefois, les producteurs de blé auvergnats ne seront pas les seuls à profiter des besoins de la nouvelle structure meunière de la coopérative. « Cette acquisition assure aux adhérents un débouché à haute valeur ajoutée, mais il est important d’avoir une ouverture sur le marché extérieur », prévient Stanislas Crouzier, d.g.a de la branche “Limagrain Agro-Productions”. Limagrain ne s’interdit donc pas de s’approvisionner ailleurs que dans son bassin de production. « L’outil reste confronté aumarché, il y aura nécessité d’aller chercher des blés plus éloignés géographiquement suivant leur qualité et nos besoins », précise Stanislas Crouzier sans toutefois fixer de limites de volumes. « Les volumes ne devraient pas dépasser 10 à 15% », estime ce dernier. « Nous devrons nous arbitrer suivant les qualités disponibles,mais nous n’avons pas d’a priori », assure pour sa part François Clément.
Alimenter Jacquet et Gerbe d’Or, et profiter des opportunités
Le changement de propriétaire du moulin du Verdonnet n’entraîne pas de modification majeure quant à son activité. Ses clients seront conservés. Aujourd’hui, 34%de sa production est destinée à laGMS (sachet d’1 kg), 20% à l’industrie alimentaire, 8-9% aux fournils des GMS, et autant aux artisans boulangers. Quelque 20% sont destinés au négoce de farine.
Avec l’essor de sa production, le moulin du Verdonnet ne se détournera pas de ses clients d’origine, qui ne comptent pas de filiales de Limagrain. En revanche, lamontée en charge (40.000 t/an à 70/80.000 t/an de farine produite) servira à alimenter, avec le site du Gerzat, les usines des marques du groupe, Gerbe d’or et Jacquet, qui dispose d’une seconde usine récemment construite.