Marchés
Les semis de printemps de lin oléagineux interrogent
Suite aux mauvais rendements du lin oléagineux d’hiver sur la campagne 2011/2012, cette année, les agriculteurs ont préféré semer du blé et du colza, et les semis d’automne 2012 ne seraient que de 5.500 ha, contre 10 à 11.000 ha en 2011. Les semis de printemps restent la grande inconnue : « ils devraient varier entre 2.500 et 4.500 ha », estime Thierry Hache, courtier assermenté. « La pénurie en graines de lin oléagineux tracées est inévitable et l’on devrait assister à une forte poussée des prix en juillet/août. »
Des débouchés en évolution
La filière de lin oléagineux française est assez concentrée et très contractualisée. Dans l’Hexagone, le principal opérateur est l’industriel Valorex qui fait de l’extrusion de graines entières pour la nutrition animale. « Il absorbe 80 % de la production française » en association avec Bleu-Blanc-Cœur, via des contrats pluriannuels, et importe le reste. À noter que depuis 2011, un nouvel opérateur monte en puissance sur l’extrusion : le Grenier coopératif de l’Albigeois.
Le principal marché européen est la trituration, avec une consommation d’environ 500.000 t de graines par an, mais la France n’en profite guère. Elle exporte « entre 0 et 20 % de sa production vers la Belgique et l’Allemagne, en fonction du différentiel de prix avec le marché français. En général, c’est de la graine non tracée ou qui ne correspond pas au cahier des charges de Bleu-Blanc-Cœur, notamment par rapport aux omégas 3. » Par la suite, elle réimporte des tourteaux de lin. « Il existe tout de même un triturateur en France : Coach, mais qui ne travaille que de la graine anglaise, cette dernière étant moins chère », précise Thierry Hache.
La graine entière pour l’alimentation humaine se développe doucement, notamment vers la boulangerie. Le marché européen n’est encore que de 30.000 t, mais la graine française tracée y est appréciée.
Une sole très variable
En France, les surfaces semées sont très variables d’une année sur l’autre, ce qui entraîne de grands écarts de récoltes: de 12.400 à 30.500 t rien que sur les cinq dernières années. Sur cette période, les surfaces ont décliné en Picardie, faute de compétitivité économique face au colza, à la betterave ou la pomme de terre. En parallèle, elles ont augmenté dans le Centre-Ouest, les agriculteurs ayant besoin de cultures de rotation, suite aux problèmes d’orobanche sur le colza.
Afin de pallier le déficit de graines hexagonal, le Cetiom a lancé un plan de soutien au lin oléagineux, à travers la mise en place d’un réseau de parcelles à vocation “ Bulletin de santé du végétal ” pour l’Ouest et le Sud de la France.