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Logistique / Russie
Les russes mettent le paquet sur la logistique maritime et fluviale

Moscou met à jour ses infrastructures portuaires et fluviales afin de dynamiser son commerce extérieur, notamment en produits agricoles

Avec cinq mers reliées entre elles par plus de 100.000 km de voies fluviales, la Russie est une des plus importantes plateformes logistiques mondiales. Le pays était d’ailleurs à l’honneur lors du SITL (Semaine internationale des transports et de la logistique) qui s’est déroulé à Paris du 22 au 26 mars, à l’occasion de l’année croisée France-Russie.

Un nouveau port en projet
« Depuis quinze ans, la Russie s’est attachée au développement du transport fluvial car il est peu coûteux, écologique et permet le transport de volumes importants » a déclaré Alexandre Davidenko, directeur de l’agence fédérale des transports maritimes russes. Cependant, « en raison de la saisonnalité des transports fluviaux russes, environ deux cents jours par an, il est nécessaire d’optimiser les capacités logistiques afin d’en profiter ». Pour remédier à cette situation, de nouvelles infrastructures portuaires et l’amélioration de celles existantes sont prévues. En août 2008, Vladimir Poutine a d’ailleurs signé un décret allant en ce sens en autorisant la construction d’un port sur la péninsule de Taman, proche de l’Ukraine, qui permettra d’exporter 30Mt de céréales. Loin devant le premier port de Russie, Novorossiisk, qui traite pour le moment 6,5Mt de grains ou Touapse à 2,5Mt. « La Russie adaptera ses capacités portuaires aux volumes agricoles disponibles à l’exportation. L’amélioration des ports passera notamment par la création de nouveaux silos à grains » a expliqué Alexandre Davidenko. D’ici 2015, les places portuaires russes devraient voir leurs infrastructures se développer, et le port de Tamanskiy, en phase d’étude, devrait compter parmis les trois plus importants de Russie.

Un programme ambitieux pour 2030
Le pays souhaite d’ici à 2030 fluidifier le trafic sur ses fleuves. Sur la Volga, où des goulots d’étranglements subsistent, des aménagements devraient être réalisés car « il manque quatre mètres de profondeur pour que tous les bateaux passent » a souligné Alexandre Davidenko. À terme 30Mt de fret passeraient par cette voie chaque année. La modernisation de la flotte de commerce russe est aussi projetée, notamment grâce à la production d’une centaine de nouveaux navires appelés Russisch, ou Volga max, capables de naviguer sur mer comme sur les fleuves. Alexandre Davidenko a aussi annoncé la production de 250 embarcations destinées aux transports et à l’entretien des voies fluviales. Enfin, le gouvernement russe souhaite développer un système de cartes électroniques, appelées Mope, qui permettra de faciliter la traçabilité des transports fluviaux et maritimes, et unira les moyens d’informations géographiques. Cependant, Alexandre Davidenko a insisté sur le fait que « si les études de faisabilité de ces aménagements sont réalisées par des instituts publics, l’exploitation des navires sera privée ». À terme, la Russie compte ouvrir son réseau fluvio-maritime aux transporteurs étrangers en constituant une boucle logistique passant par douze pays et allant du nord-est de Moscou à l’Europe de l’Ouest.

Multiplier les partenariats entre états
En 2009, « la valeur des échanges commerciaux entre la France et la Russie a atteint les 22,6 Md€ », a signalé Viacheslav Popov, sénateur et chef de la délégation russe au SITL 2010. Ainsi, « en six ans, les partenariats franco-russes se sont multipliés » fait-il remarquer en évoquant l’alliance entre Total et Gazprom pour l’exploitation gazière. Au niveau logistique, le français Bruno Fulda, directeur des affaires économiques du ministère de l’Écologie, a souligné « un développement croissant de l’intermodalité en Russie » et les associations d’entreprises telles qu’Alstom et TMH, constructeurs de wagons, ou SNCF et RZD, son équivalent russe, qui, pour le moment, se contentent du transport de voyageurs, pourraient se prolonger au fret ferroviaire. Mais, selon Viacheslav Popov, un rapprochement des législations, notamment fluviales, entre la France et la Russie serait encore nécessaire afin d’accélérer le rythme des échanges. Ceci pourrait passer par la signature de conventions entre les états afin de trouver des standards communs.

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