Spécial Bourse européenne
Le transport par conteneur progresse
« Au niveau européen, on enregistre une augmentation du transport fluvial de marchandises par conteneur de l’ordre de 5 % par an, une croissance applicable à la farine et au malt », souligne Jean-Laurent Hermann, directeur commercial de Rhenus Transport. Concernant les grains bruts, de moindre valeur ajoutée, le conteneur reste anecdotique et relève davantage de l’opportunité créée par les faibles coûts du fret maritime sur l’Asie. En France, le transport fluvial par conteneur* représente 4,9 Mt (847,6 M t-km, 563.145 EVP) en 2012, soit 8,4 % du tonnage transporté par voie d’eau.
L’Afrique et l’Asie sont les principaux destinataires
« Nous envoyions déjà du malt par conteneur sur l’Asie en 1977/1978, affirme Nicholas King, directeur commercial des Malteries Soufflet. C’est le seul moyen pour les acheteurs, non équipés à recevoir de grands vraquiers, de réceptionner de petits lots. » Toutes les malteries Soufflet qui exportent aujourd’hui sur l’Asie et l’Afrique sont équipées d’un poste Conteneur.
Concernant la farine, « historiquement expédiée en sacs élingués (comme le malt, NDLR), sa conténeurisation s’est généralisée il y a une dizaine d’années, lorsque la boite est devenue plus compétitive que le transport en vrac, déclare Antoine Moussié, directeur commercial des Grands moulins de France (GMDF). Aujourd’hui, 90 % de nos destinations, situées en Asie et en Afrique, ne prennent que du conteneur, ce qui représente 70 % de nos volumes, soit 8.000 conteneurs par an. »
Après le malt et la farine, les grains bruts sortent en boite
« Actuellement, de plus en plus de grains bruts sont confiés aux conteneurs », remarque Philip Maugé, directeur Développement du groupe Scat. Ainsi le terminal céréalier de Limay s’est-il doté en 2009 d’un poste de chargement de conteneur, avec comme objectif d’atteindre les 35 à 40.000 t annuelles. « Nous allons le respecter en moyenne quinquennale. Mais d’une campagne sur l’autre les volumes sont très variables, en fonction de la qualité et de la compétitivité à l’international de la récolte de l’année, indique André Férard, responsable opérationnel de l’Ucayc. Les orges de brasserie pour la Chine représentent 90 % de notre activité conteneur, les 10 % restants concernant des lots de blés tendres meuniers sur le Japon. » En 2012/2013, le silo a même testé l’envoi d’un conteneur de féveroles Qualité humaine sur l’Égypte. « Mais le surcoût de conditionnement ne rend pas, sur cette destination, ce mode de transport compétitif par rapport au vrac », regrette-t-il.
* VNF ne produit pas de chiffres sur les produits agroalimentaires en conteneur.