Focus récoltes / Blé tendre
La météo printanière a profité aux blés tendres
En Charente et Charente-maritime, la moisson des blés tendres, qui a « patiné avec les pluies » a repris sur un rythme soutenu depuis le retour du beau temps, indiquait Pascal Marrand, responsable technique adjoint de Charente Alliance, ce mercredi 25 juillet. « Le temps humide, avec 180 mm tombés en avril, puis des compléments pluvieux en mai et juin, ainsi que des températures inférieures à la normale jusqu’à la fin de cycle, ont permis le bon remplissage des grains », précise-t-il. Résultat : les rendements sont bons, à plus de 70 q/ha. Et, comme le note le spécialiste, contrairement aux précédentes années, « les différences génétiques ont pu s’exprimer ». Les variétés anciennes, Cap Horn et Apache notamment, se révèlent plus sensibles aux maladies et affichent de moindres rendements. Concernant la qualité, les retours sont encore assez limités.
En Alsace, les blés étaient récoltés à hauteur de 50 %, mardi 24 juillet. Affectés par le gel hivernal, les rendements sont très hétérogènes, de 60 à 90 q/ha. Mais « le temps frais de juin a permis un très bon remplissage et une compensation » de la faible densité, explique Christian Lux, responsable technique du Comptoir agricole. A 77 kg/hl, le PS a été pénalisé par les pluies. Néanmoins, ces dernières, comme la bonne minéralisation en fin de cycle, permettent aux blés locaux d’afficher des taux protéiques « très satisfaisants à 12 % ». Les temps de chute de Hagberg sont bons. A noter, une progression de l’expression des fusarioses due aux reports de la récolte en raison des averses. Mais leur présence resterait inférieure aux seuils réglementaires. Pas de grains prégermés à signaler non plus. En Champagne, chez Vivescia, où la moisson a été entamée lundi 23 juillet, les premiers échos, qui ne peuvent être généralisés, confirment aussi l’hétérogénéité des rendements, consécutifs au gel de février et caractéristique de l’ensemble des cultures récoltées sur la large zone couverte par le groupe coopératif. Les PS, à 77 %, et les taux de protéines, supérieurs à 11 %, seraient un peu inférieurs à ceux de 2011, indique Jean-Olivier Lhuissier, chargé de la collecte. Un courtier local relevait par ailleurs des Haberg un peu faibles sur certains lots. Si les pluies avaient fait naître des craintes qualitatives, le responsable de la coopérative champenoise se veut optimiste : « une semaine de météo correcte et la qualité sera préservée ».
Plus au Centre de la France, la moisson du blé, débutée avec tout juste 2-3 jours de retard, n’était réalisée qu’à 10 % le 23 juillet pour Axéréal. « Les tous premiers signes font ressortir un rendement supérieur de 10 % environ » à celui de 2011, confie Denis Courzadet, responsable de collecte. Les premiers lots afficheraient des teneurs à 11,5 % et des PS de 77,5-78 kg/hl.
La moisson ne devrait pas commencer avant la semaine prochaine pour Cap Seine. Si le soleil reste de la partie pour la quinzaine à venir, « la récolte s’annonce correcte », indique Antoine Dennetière, coordinateur des régions. Dans le Sud-Ouest, les rendements, hétérogènes, seraient très bons et supérieurs à la normale, à plus de 60 q/ha. Les lots à faibles PS et taux de protéines resteraient marginaux.