La mer Noire, fortement attendue à l'export en blé
« Avec une récolte de blé de 60 Mt, et un potentiel d'export estimé à 23-24 Mt, la réserve de blé meunier sera en Russie » pour cette campagne céréalière 2014/2015, estime Véronique Fradin de Stratégie Grains, intervenant lors de l'Ukrainian Grain Congress, organisé dans les locaux d'Euronext à Paris du 8 au 10 septembre. Un constat qui s'appuie sur une récolte en retrait en Amérique du Nord et en progression en Europe, avec une baisse considérable des quantités de blés meuniers dans l'UE. La récolte française, qui ne brille pas en termes de qualité, pourrait toutefois profiter d'opportunités en débouché fourrager.
Près de 37,5 Mt de blé pourraient être exportées depuis la mer Noire en 2014/2015
Pour la campagne commerciale 2014/2015, le potentiel d'exportation en blé tendre du trio Russie/Ukraine/Kazakhstan s'élèverait à 37,4 Mt, contre 32,9 l'an passé, selon les données de Stratégie Grains. Pour l'Ukraine, APK Inform estime les expéditions de blé à 9,4 Mt, contre 9,3 Mt l'an passé. En face, les États-Unis et l'Union européenne à 28 seraient en mesure d'expédier, respectivement, 24,4 Mt (31,4 Mt l'an dernier) et 24 Mt (30 Mt). Quant à l'hémisphère Sud, s'il est encore tôt pour être catégorique, la récolte de l'Argentine devrait lui permettre d'être présente à l'export avec un potentiel de 6,1 Mt, contre 1,2 Mt l'an passé. Une progression qui pourrait alimenter le Brésil au détriment de l'offre US, selon Véronique Fradin. Maroc et Algérie pourraient aussi être preneurs, perturbant ainsi le débouché français. Pour l'heure, les dernières informations portuaires attestent d'un ralentissement net des expéditions de blés français vers pays tiers. Notamment sur le port de Rouen où Sénalia a annoncé, le 11 septembre, la suspension des réceptions dans ses installations « en l'absence de perspective de chargement de navires et compte tenu du taux de remplissage de ses silos ». Pour autant, l'estimations des blés français exportés sur 2014/2015, selon FranceAgriMer (cf. p.6), reste très correcte à 8 Mt contre 12,2 Mt en 2013/2014, qui était une très bonne année. Notons que le blé fourrager français, récolté en grande quantité cette année, pourrait se distinguer sur le marché de l'export Pays tiers. « Le blé fourrager hexagonal concurrence le blé ukrainien cette année, c'est assez atypique », relevait Véronique Fradin, ajoutant que la Corée du Sud serait intéressée par notre origine.