La France étudie une politique contractuelle pour l’export sur certains pays tiers
Rappelant que l'Afrique du Nord représente 10 % de la population mondiale mais importe 30 % des céréales de la planète, Xavier Beulin, président du Grand port maritime de La Rochelle, a évoqué le projet envisagé, y compris au niveau de l'Elysée, de bâtir des stratégies nationales à long terme pour les céréales. « Nous travaillons à une forme de politique contractuelle sur les marchés du sud-Méditerranée prévoyant un engagement réciproque », explique-t-il. L'idée serait de mettre en place des contrats pluriannuels portant sur la fourniture d'environ 30 % des besoins de nos clients traditionnels de cette région. Cela garantirait aux céréales françaises des débouchés quelle que soit la configuration du marché mondial, et conférerait une visibilité sur plusieurs années. Nos partenaires importateurs auraient quant à eux la garantie d'un approvisionnement régulier. Certains pays, et notamment le Maroc, aurait fait part de leur intérêt pour ce type d'engagement. Ce projet prévoit aussi l'instauration de limites de prix à la baisse comme à la hausse. Un moyen de réduire, pour les acheteurs comme les vendeurs, les risques liés à la volatilité. De tels accords se négocieraient à l'échelle des Etats, puis les transactions se feraient entre opérateurs. Ce tunnel de prix permettrait tout de même à l'activité commerciale de suivre les tendances de marché. L'option serait à l'étude dans le cadre des relations Euromed. Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat chargée du Commerce extérieur auprès de la ministre de l'Economie, y serait « très sensible », confie Xavier Beulin.