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Festival des pains

Volatilité des prix, attentes des consommateurs… Le groupement meunier épaule les professionnels dans leurs évolutions

AVEC 3.500 enseignes à ses couleurs, alimentées par ses 33 moulins adhérents, Festival des pains figure parmi les grands fournisseurs des boulangers français. Le groupement de meuniers, qui assure 13 % des ventes aux artisans, vient de reconduire Jean-Louis Rioux au poste de président. Propriétaire d’une unité à Neuily-le-Vendin (54), il a participé à la naissance de la structure collective de commercialisation.

Quelque 8.500 clients

Créé en 1985, Festival des Pains, anciennement GIE meuniers de France, vise avant tout à fournir aux adhérents des outils de commercialisation de leurs produits. Il fédère 33 moulins, petits et moyens, répartis sur tout le territoire. Leur clientèle est exclusivement artisanale.

Festival des Pains, c’est aussi une marque mise à disposition des boulangers via leur fournisseur. Pour les artisans, elle offre l’assurance d’un savoir-faire reconnu. « Le groupement compte 3.500 enseignes référencées et plus de 8.500 clients », détaille Pierre Mermet, directeur général de Festival des pains. Il détient 13 % des parts du marché, qui se situait en 2006 à 1,51 Mt. Les meuniers adhérents commercialisent également des produits estampillés de leur propre signature et ont donc une activité farine plus large que celle assurée via Festival des pains. Certains approvisionnent notamment des clients industriels.

La Festive a su conquérir les palais

L’enjeu commercial pour le groupement est de conserver voire développer cette clientèle dans le cadre des renouvellements des fonds de commerce, une boulangerie changeant de mains tous les 5 à 7 ans en moyenne. Pour séduire les consommateurs, Festival des pains propose une large gamme de produits avec plus de 35 pains spéciaux « pour répondre à la diversité des demandes ». Mais ces recettes ne représentent en volume que 10 % du total des ventes de farines. Le cœur de gamme reste les baguettes, qui représentent 80 % des achats de pains. Le groupement a travaillé ces dernières années sur « des produits haut de gamme répondant aux attentes des consommateurs avec le développement d’une baguette de tradition, préparée à partir d’une farine Label rouge, la Festive », explique Pierre Mermet. Lors de son lancement en 2005, la campagne de communication a été axée sur son caractère qualitatif. La baguette a été présentée dans un cadre et assortie d’un slogan : “La Festive, c’est tout un art”. Le code couleur, moderne et inhabituel pour le secteur, avec des teintes pistache et prune, cherchait également à la démarquer. Opération réussie ! Quelque 900 boulangeries –sélectionnées selon l’aptitude technique de l’artisan et le potentiel de ventes des unités– la proposent aujourd’hui. Dans la même lignée, la Festival brune, préparée à partir d’une T80, a été lancée lors du dernier salon Europain.

Accompagner les boulangers

Festival des pains dispose, à Lamotte beuvron (41), d’un centre de R&D et d’un laboratoire destinés à évaluer les blés et farines, conformément à ses ambitions initiales. Le groupement y a également développé un centre de formation des boulangers. « Les artisans peuvent suivre des stages de courte durée, en vue d’une première installation ou pour se perfectionner », indique Pierre Mermet. Ils peuvent « approfondir leurs connaissances sur des thèmes pointus », comme la préparation de pains au levain, ou se former à la confection de produits précis. L’offre est variée, avec des stages consacrés aux produits saisonniers, comme les bûches ou les brioches en fin d’année, ou tendances, comme les macarons. Et les sessions proposent en parallèle une section dite femme, destinée à la personne s’occupant du magasin. Au menu, des thèmes tels que la favorisation les ventes additionnelles ou la gestion des comptes.

Un Club meunier pour se pencher sur l’épineuse gestion des achats

Si la campagne a été difficile pour les meuniers, elle n’a pas mis à mal le groupement, assure Pierre Mermet. « La hausse subite des cours et la volatilité ont surpris et déstabilisé les adhérents », témoigne le dirigeant, poursuivant : « Il a fallu trouver de nouveaux modes de fonctionnement ». Les meuniers se sont tournés vers des outils de couverture des risques. « Une démarche que nous avons encouragée par la mise en place, au sein de Festival des pains, d’un Club meunier » visant à « réfléchir à la gestion des achats ». Dans ces entreprises de tailles modérées, la mission d’approvisionnement incombe souvent au patron, qui « se recentre donc sur cette fonction ». Les meuniers se montrent très prudents pour la prochaine campagne compte tenu des incertitudes relatives à la qualité, avec notamment des conditions de récolte peu propices à une excellente cuvée. Mais il est « très difficile de prévoir l’incidence de ces données sur les cours et d’avoir une vision claire, vu le nombre de facteurs influant aujourd’hui sur le marché ».

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