Engrais : un marché au ralenti
DÉJÀ ENREGISTRÉ le mois précédent, le ralentissement du marché des engrais se confirme, dans une ambiance plutôt morose accentuée par un repli des cours des céréales. Dans ce contexte, les distributeurs, tout comme les metteurs en culture, sont sur leur réserve, attitude renforcée par la fermeté des cours des engrais. Le niveau élevé des prix (+35 à 50 % par rapport à la campagne précédente) les incite en effet à l’attentisme, dans l’espoir d’un fléchissement de la tendance. Or les cours poursuivent leur ascension, et l’arrêt du site de production de GPN (groupe Total) au Grand-Quevilly, près de Rouen, suite à un incendie dans les installations fin septembre, risque de conforter encore cette hausse, notamment pour l’ammonitrate. En effet, cette unité de production en engrais minéraux azotés nitriques pèse fortement sur le marché. L’activité reste donc atone sur tous les produits, et l’évolution de la parité euro/dollar ne joue pas en faveur d’un assouplissement des cours. Sur la potasse, une hausse de 12 €/t est prévue, mais celle-ci n’est pas encore effective dans les transactions. Selon l’Unifa, la livraison des engrais en France métropolitaine a progressé de 18 % sur la campagne 2010/2011 (9,8 Mt), sans toutefois atteindre le niveau de 10 Mt dépassé en 2007/2008. Néanmoins, l’utilisation des fertilisants chimiques régresse globalement : celle des phosphates minéraux a été divisée par quatre depuis les années 1970, celle du potassium par trois, et celle de l’azote baisse de 15 % par rapport à son niveau le plus haut des années 1980.