COTidienne

Céréales - Fort recul des prix du blé états-unien, l'origine européenne résiste

Les prix des principaux contrats à terme sur le blé coté sur le CBOT ont clôturé en très nette baisse ce mardi 12 novembre sur l’ensemble des échéances. Le recul est supérieur à 12,25 cts$/boisseau pour tous les termes. Le cours de l'échéance mars, la plus négociée, s’établit en dessous des 570 cts$/boisseau. L’échéance de décembre se négocie sur les niveaux de 550 cts$/boisseau. Sur Euronext, les cours du blé ont plutôt résisté, ne cédant qu’entre 2 et 3 €/t selon les échéances (223,25 €/t pour le terme de mars, le plus travaillé).
Le marché du maïs a été plus calme avec des pertes en clôtures beaucoup moins importantes dans l’ensemble, en Europe comme outre-Atlantique.
Les prix du blé tendre, de l'orge fourragère et du maïs sur le marché physique français ont suivi la tendance baissière imprimée par Euronext et le CBOT.

Pour tout savoir sur l'actualité des marchés agricoles, cliquez ici 

Plusieurs éléments ont animé les séances de mardi, entre la faiblesse de l’euro face au dollar (la parité s’est établi à 1,062 $ ce mardi contre 1,066 $ la veille) qui redonne théoriquement un peu de compétitivité aux origines UE (à suivre) et les publications sur l’état des moissons et des cultures, notamment aux Etats-Unis (crop progress) et en France (Agreste).

Côté Etats-Unis, la moisson des maïs est quasi terminée alors que les semis d’hiver en blé avancent bien et que les conditions de culture s’améliorent (elles restent toutefois inférieures à celles d’il y a un an). Les opérateurs continuent de surveiller les conditions de semis et de développement en maïs au Brésil et en Argentine alors que des pluies sont attendues dans les Grandes plaines et que certaines zones dans l’est du Midwest demeurent encore très sèches. La séance du CBOT a été grandement animée par des mouvements de ventes techniques et des fonds d'investissement, en parallèle d’une activité de trading très forte sur le dollar, tant en maïs qu’en blé.

Côté France, Agreste, le service de la statistique et de la prospective du ministère de l'Agriculture, a publié mardi des ajustements de ses estimations de production, plutôt en hausse pour l’ensemble des céréales, notamment en maïs. « En retard sur le calendrier habituel, la moisson de maïs grain (y compris semences) se poursuit et s'établirait à 14,6 millions de tonnes, malgré les conditions humides de récolte. Elle serait supérieure de 10 % à la moyenne quinquennale, mais avec des évolutions de rendement très contrastées selon les départements », indique la note publiée mardi. Le rendement serait inférieur à la moyenne quinquennale dans la plupart des zones en régions Ouest et Nord mais supérieur en régions Est et Centre.

A noter qu’en Europe, les exportations de blé et d’orge ont été assez faibles par rapport à la même semaine de l’an passé (semaine 19 terminée au 10 novembre) mais en hausse en maïs. Pour l’ensemble de la campagne, les exportations cumulées de l’Union européenne en blé, orge et maïs sont en retard par rapport à la même période l’an passé.

Les analystes de l’AHDB au Royaume-Uni ont publié leur guide de la qualité des grains pour le pays. Il en ressort principalement que le taux de protéine moyen des blés est plus bas que l’an passé (à 12,5 % contre 12,7 %, le plus bas niveau depuis 2014) tout comme celui d’azote pour les orges.

Les cours du pétrole ont très légèrement progressé mardi, « mais restent plombés par la perspective d'une apathie de la demande chinoise, tandis que l'offre pourrait être excédentaire dans les mois à venir », selon l’AFP. L'Opep, l'organisation des pays exportateurs de pétrole, prévoit toujours une croissance de la demande d'or noir en 2024 et 2025, mais comme le mois dernier, il l'a revue en baisse par rapport à son estimation précédente, selon son dernier rapport mensuel publié mardi, rapporte l’AFP. Le monde consommera 104,03 millions de barils par jour (mb/jour) en 2024, après 102,21 mb/jour en 2023. Pour 2025, l'Opep prévoit une consommation mondiale de 105,57 mb/jour. Dans sa précédente estimation d'octobre, l'organisation prévoyait une consommation mondiale de 104,14 mb/jour cette année et de 105,78 mb/jour l'an prochain. La demande est essentiellement tirée par la Chine, le Moyen-Orient, l’Inde ou encore l’Amérique latine.

Les agriculteurs se mobilisent à nouveau en France pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur leur situation. Ils présenteront aujourd’hui (notamment les filières céréales et sucre) une initiative contre l’accord de libre-échange avec le Mercosur. Des mobilisations sont prévues à partir de lundi 18 novembre, au moment également de la réunion du G20 au Brésil. L’indice des prix à la consommation CPI sera publié ce jour aux Etats-Unis pour le mois d’octobre.

Pour tout savoir sur l'actualité des professionnels de la filière des grains, cliquez ici 

Fondamentaux :

• France, maïs, production : estimée à 14,624 Mt pour 2024-2025 versus 12,985 Mt en 2023-2024 et supérieure de 9,9 % à la moyenne quinquennale (source : Agreste) ;
• France, blé tendre, production : estimée à 25,555 Mt versus 35,118 Mt et en baisse de 26,1 % par rapport à la moyenne quinquennale (source : Agreste) ;
• France, blé dur, production : estimée à 1,217 Mt versus 1,301 Mt et en recul de 14,6 % par rapport à la moyenne quinquennale (source : Agreste) ;
• France, orge, production : estimée à 9,853 Mt versus 12,286 Mt et en recul de 16,9 % par rapport à la moyenne quinquennale (source : Agreste).

Commerce international :

• Etats-Unis, blé, inspections à l’exportation : pour la semaine se terminant au 7 novembre 2024, 347 321 t, dans les attentes des analystes (source : USDA) ;
• Etats-Unis, maïs, vente à l’exportation : 110 500 t vers le Mexique sur la campagne 2024-2025 (source : USDA) ; 
• Jordanie, blé dur, achat : un achat effectué ce mardi, sans plus de précision ;
• Bangladesh, blé, appel d’offres : un appel d’offres ce mardi, sans plus de précision ;
• Algérie, maïs, achat : achat de maïs origine Amérique du Sud, sans plus de précision.