Rapport de la Banque mondiale
La guerre en Ukraine pèsera sur les prix alimentaires jusqu’en 2024
Les prix des produits de base resteront élevés jusqu’à la fin de l’année 2024 du fait du choc créé par la guerre en Ukraine, avertit un rapport de la Banque mondiale.
Les prix des produits de base resteront élevés jusqu’à la fin de l’année 2024 du fait du choc créé par la guerre en Ukraine, avertit un rapport de la Banque mondiale.
« Les prix vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu’à la fin de 2024 », prévoit la Banque mondiale dans son dernier rapport Commodity Markets Outlook où elle analyse que « la guerre en Ukraine a provoqué un choc majeur sur les marchés des produits de base et modifié la physionomie des échanges, de la production et de la consommation dans le monde ».
Les auteurs du rapport soulignent que la hausse des prix de l’énergie au cours des deux dernières années a été « la plus importante depuis la crise pétrolière de 1973 ». « Celle des matières premières alimentaires – dont la Russie et l’Ukraine sont les grands producteurs – et des engrais, dont la production dépend du gaz naturel, n’a jamais été aussi forte depuis 2018 », poursuivent-ils.
Evolution du prix des matières premières agricoles
« Globalement il s’agit du plus grand choc sur les produits de base que nous ayons connu depuis les années 1970 », décrypte Indermit Gill, vice-président de la Banque mondiale pour le pôle Croissance équitable, finances et institutions. Ce choc « est aggravé par une recrudescence des restrictions au commerce des denrées alimentaires, du carburant et des engrais ». Des phénomènes qui selon lui commencent à faire « planer le spectre de la stagflation ».
Risque de stagflation
La stagflation décrit une situation économique dans laquelle se conjuguent la stagnation de l’activité économique (faible croissance économique et chômage élevé) et la hausse des prix (inflation).
Dans ses prévision la Banque mondiale estime que les prix de l’énergie vont probablement grimper de plus de 50% en 2022 avant de baisser en 2023 et 2024. Les prix des produits agricoles et des métaux devraient pour leur part augmenter de 20% en 2022, puis diminuer au cours des années suivantes. « Cependant, les prix des produits de base devraient rester bien supérieurs à la moyenne des cinq dernières années et, en cas de guerre prolongée ou de nouvelles sanctions contre la Russie, ils pourraient devenir encore plus élevés et plus volatils que ce qui est actuellement prévu », prévient la Banque mondiale.
La @Banquemondiale, tout comme ses partenaires et notamment le @WFP_FR et la @FAOenFrancais, reste déterminée à soutenir la région dans sa lutte contre l'insécurité alimentaire.https://t.co/HpmXcF8Z3h
— Banque mondiale (@Banquemondiale) April 27, 2022
Un coût humain et économique considérable
Une situation qui devrait générer un « coût humain et économique considérable », avertit la Banque mondiale. « Les marchés des produits de base subissent l’un des plus grands chocs d’offre depuis des décennies en raison de la guerre en Ukraine, explique Ayhan Kose, directeur de la division perspectives de la Banque mondiale. La hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie qui en résulte a un coût humain et économique considérable et risque de freiner les progrès en matière de réduction de la pauvreté. En outre, cette augmentation des prix des matières premières exacerbe les pressions inflationnistes déjà élevées partout dans le monde ».
En conclusion, le rapport de la Banque mondiale « exhorte les responsables politiques à agir rapidement pour minimiser les dommages causés tant à leurs concitoyens qu’a l’économie mondiale ». L’organisation internationale les encourage à recourir à des dispositifs de protection sociale ciblés, tels que les transferts en espèces, les programmes de repas scolaires et les chantiers de travaux publics, plutôt qu’à des subventions aux denrées alimentaires et aux carburants. Le rapport incite aussi fortement les pays à « accélérer le développement de sources d’énergie neutres en carbone, à l’image des énergies renouvelables ».