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Dégradations des bassines : « le procureur a été saisi » annonce Julien Denormandie

Le 16 novembre, revenant sur les événements du 6 novembre dans les Deux-Sèvres et en Charente- Maritime, le député centriste Nicolas Turquois a interrogé le ministre de l’Agriculture sur la question de la gestion de l’eau en agriculture.

Réserve d’eau sur la commune de Marnay dans la Vienne. Après la concertation, il faut « respecter les décisions prises, » estime le ministre de l’Agriculture.
© Nicole Ouvrard

Les manifestations du 6 novembre dans les Deux-Sèvres contre la construction de « bassines » et la destruction d’une retenue d’eau en Charente-Maritime ont fait réagir le député MoDem de la 4e circonscription de la Vienne Nicolas Turquois. Le 16 novembre, lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le parlementaire a interrogé le ministre de l’Agriculture. Il a d’abord rappelé les faits :  3 gendarmes blessés lors d’une manifestation opposant 2000 « anti-bassines » à 500 agriculteurs à Mauzé-sur-le-Mignon dans Deux-Sèvres, une retenue d’eau détruite par des manifestants à Cramchaban en Charente-Maritime. Il a évoqué également les deux défis collectifs majeurs à relever : « le changement climatique et l’écroulement de la biodiversité ».

 

Aller vers une agriculture plus économe en eau

Selon lui, « le stockage hivernal de l’eau est une réponse très efficace pour contrer les effets du changement climatique sur les cultures ». Cependant, « il doit se faire dans les règles et accompagner une évolution forte des pratiques agricoles vers une agriculture plus économe en eau et la réhabilitation des zones humides, des prairies, des haies, autant de lieux qui permettent aux milieux de retenir plus d’eau, de meilleure qualité et qui sont très riches en biodiversité, » a poursuivi le député. Il a salué l’engagement de certains agriculteurs dans ces démarches mais dénoncé la « guerre de l’eau » que d’autres veulent lancer. « C’est intolérable, » estime-t-il. D’où sa double question au ministre de l’Agriculture : « comment pouvons-nous à la fois protéger nos agriculteurs face à ces dégradations et avancer sur les questions de gestion de l’eau de façon plus apaisée ? Le Varenne de l’eau nous permettra-t-il de nous doter de nouvelles règles de gestion de la ressource en eau, bénéfiques pour les milieux aquatiques et leur biodiversité autant que pour les hommes et leurs activités ? »

La justice devra se prononcer

Dans sa réponse, Julien Denormandie a de nouveau condamné fermement les dégradations commises le 6 novembre. « J’exprime au nom du gouvernement mon plein soutien aux trois gendarmes qui ont été blessés et aux agriculteurs qui en ont été victimes. Le procureur a été saisi et la justice devra se prononcer » a-t-il déclaré. Il a rappelé le protocole signé en 2018 dans les Deux-Sèvres. « Il faut le respecter, et non le piétiner, » juge-t-il quand la concertation a eu lieu, il faut « respecter les décisions prises ».

Le ministre souhaite « trouver le juste équilibre » et c’est dans ce but qu’il a lancé le Varenne de l’eau. Le travail mené avec Bérangère Abba, la secrétaire d’Etat à la Transition écologique, vise deux objectifs : adapter les cultures et traiter la question de l’usage des ressources en eau.

Les propriétaires de la retenue d’eau détruite le 6 novembre réagissent                                                                   L’ASAI (Association syndicale autorisée d’irrigation) des Roches rassemble 13 agriculteurs propriétaires de cinq retenues d’eau, dont celle endommagée en Charente-Maritime le 6 novembre. Ces irrigants ont fait paraître dans La Nouvelle République un communiqué pour condamner ces actes de malveillance et expliquer leur démarche agricole. Les membres de l’association estiment que leur projet « prouve depuis 10 ans son effet favorable sur le maintien des niveaux de l’eau ». En effet, depuis 2010, les 5 réserves d’eau permettent de « stocker l’eau en excédent d’hiver afin de l’utiliser en période d’irrigation au printemps et en été sans pomper dans la nappe phréatique ».
 

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