La France aide la Malaisie et l’Indonésie à produire de l’huile de palme durable
Le Cirad est un centre de recherche français chargé de développement agricole dans les pays du Sud. Son PDG, Michel Eddi, était l’un des représentants d’entreprises françaises à accompagner le président de la République du 26 au 30 mars en Asie du Sud-Est. En Malaisie et Indonésie, l’huile de palme était au menu de François Hollande.
De la pâte à tartiner au biocarburant, et des slogans de manifestants du type « ni dans nos assiettes, ni dans le moteur de nos voitures ». Entre des appels de Ségolène Royal à « arrêter » la consommation de la célèbre pâte à tartiner noisette-chocolat et des excuses présentées sur Twitter par la ministre de l’Environnement au non moins célèbre groupe industriel italien remplissant les pots, l’affaire devenue politique valait bien un petit déplacement de clôture de mandat de François Hollande.
Déforestation en Asie du Sud-Est
L’huile de Palme est responsable de déforestation en Malaisie et Indonésie. Mais les Français en raffolent. Ils sont les plus gros consommateurs au monde de la marque italienne de pâte tartiner.
L’idée du Cirad et de ses partenaires est donc de créer des filières de production engendrant moins de dégâts pour l’environnement. C’est dans cet objectif qu’a eu lieu lors de la visite d’Etat le lancement officiel de la plateforme Salsa (Sustainable Agricultural Landscapes in Southeast Asia). Le programme scientifique consacré à l’amélioration de la durabilité des systèmes de cultures pérennes va concerner en particulier l’huile de palme en Malaisie et en Indonésie. Composante importante de ce projet : la formation. Elle sera nécessaire pour parvenir à une garantie de durable véritable des modèles de culture de palmier à huile.
La démarche française s’inscrit dans un contexte de proposition de loi qui suggère une taxation de l’huile de palme, sauf celle qui est certifiée durable.
Une orientation réglementaire qui se confirme au niveau européen.
Le 4 avril, le Parlement européen a adopté, à une très large majorité, une résolution, non contraignante, qui demande à Bruxelles « de s'employer à ce que cesse l'utilisation d’huile de palme » dans les biocarburants. Echéance : au plus tard en 2020. Actuellement, près de la moitié des importations d’huile de palme dans l’UE servirait à la production de biocarburants. Selon les estimations, la demande globale pourrait doubler d'ici 2050.
Les eurodéputés souhaitent également que soit mis en place un système unique de certification pour l’huile de palme entrant sur le marché européen afin que celle-ci réponde à des critères de durabilité. S’il n’y a plus d’huile de palme dans les réservoirs, il en restera donc encore sur les tartines. Et puisqu’on ne peut pas arrêter d’en manger, il faudra au moins qu’elle soit plus facile à avaler.