La filière porcine a réduit sa consommation d'antibiotiques de plus d'un tiers en 5 ans
Quel que soit l'indicateur retenu par l'Anses, les données récemment publiées pour les années 2014 et 2015 (1) confirment la baisse très significative de l'usage des antibiotiques dans toutes les espèces, et particulièrement chez le porc.
-en tonnes, la baisse est de 64 % depuis 1999 et 34 % depuis 2011 (235 tonnes)
-en poids vif traité par jour , elle est inférieure de 34 % par rapport à 2011
-en ALEA (2) elle est en baisse de 34 % depuis 1999 et 24 % depuis 2011.
La baisse de consommation des antibiotiques amorcée en vers 2008-2009 se poursuit donc, voire s'accélère sur les toutes dernières années.
Cette tendance est observée quelle que soit la forme pharmaceutique, mais tout particulièrement sur les prémélanges médicamenteux, principale voie d'administration des antibiotiques chez le porc. L'Alea pour cette forme pharmaceutique a diminué de 37 % depuis 2011.
La baisse d'administration des antibiotiques concerne la quasi totalité des familles d'antibiotiques, en particulier les tétracyclines et polypeptides qui sont les deux les plus utilisées.
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L'initiative de la filière porcine de limiter au maximum le recours aux céphalosporines de dernières générations continue à produire ses effets puisque la baisse atteint 46 % en 2015 par rapport à 2013 et l'exposition aux fluoroquinolones a baissé de 24 % sur cette même période.
Une attention toute particulière est aujourd'hui portée par l'Anses sur la colistine en raison des risques d'apparition d'antibio résistances .Toutes espèces confondues, la quantité de poids vif traitée diminue sensiblement puisque l'ALEA confirme une diminution de l'exposition de 25 % depuis 2011 pour cette molécule. Les principales espèces recevant de la colistine restent les volailles (43,5 %), les porcs (39,5 %) et les bovins (12 %). L'utilisation de prémélanges médicamenteux à base de colistine pour les porcs continue de reculer : - 62 % depuis 1999 et - 37 % depuis 2011.Rappelons que l'>Anses avait rendu un avis le 23 septembre jugeant que la colistine ne devait pas être considéré comme un antibiotique d'importance critique, sur la base du très faible taux de résistance en médecine vétérinaire. Mais, face à un premier mécanisme de résistance transférable entre bactéries apparu en Chine à partir de viandes de porcs et de volailles, l'Anses a révisé son avis et recommandé de restreindre l'usage de la colistine en définissant un objectif quantitatif chiffré et de renforcer la surveillance de son usage.
(1) Anses. Suivi des ventes de médicaments vétérinaires contenant des antibiotiques en France en 2015. Rapport annuel, octobre 2016,
(2) ALEA : Animal level of exposure to antimicrobials. Poids vif traité divisé par la biomasse de la population animale potentiellement consommatrice d'antibiotiques.