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La filière maïs déterminée à mieux se protéger contre les risques climatiques

  Il est encore trop tôt pour dresser un bilan, estime l’AGPM, mais le constat est sans appel : le maïs a été durement touché par la sécheresse de l’été. Pour les producteurs, cela démontre la nécessité absolue d’une meilleure protection contre les risques climatiques. Ils mettent en avant deux points prioritaires pour y parvenir : un dispositif assurantiel efficace et le développement du stockage de l’eau.

En maïs grain, la récolte 2022 est attendue à un niveau historiquement bas, inférieure à 11 millions de tonnes.
© Gabriel Omnès (archives Réussir)

En 2022, les maïs ont souffert du manque d’eau tout au long de leur cycle de production. Ils ont subi 3 vagues de chaleur successives qui ont affecté leur floraison. C’est ce qu’indique un communiqué de presse de l’AGPM (Association générale des producteurs de maïs) publié le 6 septembre. Toutes les régions françaises de production du maïs sont concernées. Le maïs fourrage est déjà en grande partie récolté. Il affiche des rendements localement inférieurs à 10 tonnes de matière sèche par hectare (MS/ha). Cette situation de déficit fourrager a entraîné des transferts de maïs grain vers le maïs fourrage. Selon l’AGPM, ces changements pourraient concerner 80 000 à 100 000 ha. En maïs grain, la récolte française est attendue à un niveau historiquement bas, inférieure à 11 millions de tonnes. Les maïs non irrigués sont fortement impactés tandis que les rendements du maïs irrigué restent préservés. Les maïs doux et les maïs semences sont également affectés. « Grace à la sélection variétale, » précise l’association des producteurs, le maïs parvient malgré tout à exprimer son potentiel dans de nombreuses situations.

Pour l’AGPM, cette année 2022 démontre « la nécessité absolue de mieux protéger les producteurs des risques climatiques ». Les experts prévoient une augmentation de la fréquence des aléas. C’est pourquoi « l’assurance récolte doit aboutir, » affirme l’association et « tenir son engagement en faveur de la résilience des exploitations ». Elle réclame l’application du Règlement européen de 2017 dit « Omnibus » qui prévoit le subventionnement à 70 % des cotisations d’assurance et une franchise de 20 % minimum de pertes par rapport au rendement historique. L’AGPM appelle à faire preuve d’ambition dans le domaine et note que « les hypothèses proposées par le ministère ne sont pas satisfaisantes et pourraient même dissuader les maïsiculteurs de s’assurer ! ».

Accélérer les projets de territoire

Autre point sur lequel insiste l’association des producteurs de maïs dans son communiqué : l’accès à l’eau. C’est la « première des assurances récolte » estime l’AGPM et cette campagne le démontre une nouvelle fois. Le Varenne de l’eau a été un temps de concertation mais il y a désormais « urgence à faire place à l’action ». Pour la filière, il faut accélérer les projets de territoires pour le stockage de l’eau. Il faut également une « sécurisation juridique » des organismes uniques de gestion collective (OUGC) et une « condamnation des actes destructeurs ». Le « développement de la réutilisation des eaux usées » est aussi une des pistes évoquées par les producteurs.

« La France doit combler son retard en matière d’utilisation de l’eau par rapport aux autres pays de l’UE et investir dans d’ambitieux projets pour faire face au défi posé à tous par le changement climatique, » insiste l’AGPM. Pour son président, Daniel Peyraube, « l’approvisionnement en maïs se tend au niveau mondial ». Il rappelle que « la France est le premier producteur dans une Union européenne très déficitaire en maïs ». Et de conclure : « la filière maïs est entièrement mobilisée et compte sur l’engagement de l’Etat pour soutenir pleinement la production et les conditions favorables à son déploiement ».

 

 

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