Biocarburant
La consommation de superéthanol-E85 a connu une hausse de 33 % en 2021
Après une année 2020 marquée par une baisse drastique de la circulation automobile en raison des confinements successifs, la consommation de superéthanol-E85 a fortement augmenté l’an passé et a représenté 4 % des ventes d’essences en France.
Après une année 2020 marquée par une baisse drastique de la circulation automobile en raison des confinements successifs, la consommation de superéthanol-E85 a fortement augmenté l’an passé et a représenté 4 % des ventes d’essences en France.
Moins taxé car plus écologique, le Superéthanol-E85 reste le carburant le moins cher du marché. Il est vendu, en moyenne, au prix de 0,75 centime d’euro le litre. En ce début d’année, 2 725 stations-services proposent ce carburant, soit 420 points de vente supplémentaires (+ 18 %) qu’il y a un an, selon les chiffres du SNPAA, Syndicat national des producteurs d'alcool agricole, divulgués le 26 janvier. A l’échelle nationale, il est disponible dans 30 % des stations. Les régions Occitanie (40 %), Hauts-de-France (35 %) et Provence-Alpes-Côte d’Azur comptent le plus fort taux d’équipement en station E85. Les automobilistes peuvent se rendre facilement dans les stations proches de chez eux ou situées sur leur trajet grâce à l’application Mes Stations E85. Deux distributeurs, TotalEnergies et Intermarché, représentent plus de 50 % des stations E85.
Les boîtiers de conversions E85 homologués par l’Etat ont le vent en poupe puisque plus de 30 000 ont été installés en France en 2021, soit deux fois plus que l’année précédente. Plus de 135 000 véhicules essence équipés de boîtiers roulent désormais au Superéthanol-E85. Depuis le 1er avril 2021 et l’entrée en vigueur de l’arrêté d’homologation modifié, 9 voitures essence sur 10 sont éligibles à l’installation de ce boîtier, y compris les véhicules avec filtre à particules et les motorisations de 15 CV et plus. Pour rouler au Superéthanol-E85, les automobilistes peuvent aussi opter pour des véhicules flex-E85 d’origine.
Première essence de France depuis 2017, le SP95-E10 a poursuivi sa progression en 2021. Sa part de marché a progressé de près de trois points pour atteindre 51,3 % l’an passé. Vendu, en moyenne, de 3 à 4 centimes moins cher que le SP95, le SP95-10, contenant jusqu’à 10 % d’éthanol, est plus attractif pour les automobilistes. Avec la flambée des prix ayant démarré en fin d’année passée, il a atteint en décembre une part record de 55,6 % du marché des essences.
Décarbonation des transports
Le paquet climat « Fit for 55 » sera au cœur des négociations européennes tout au long de l’année 2022 et plusieurs textes réglementaires vont impacter l’avenir du bioéthanol en Europe. Dans le cadre de la révision de la Directive sur les énergies renouvelables, la filière française du bioéthanol propose d’appliquer au niveau européen, et non par État membre, le plafonnement des biocarburants de 1ère génération à 7 % de l‘énergie des transports. En 2020, leur contribution est seulement de 4,5 % à l’échelle de l’UE. Ainsi, les États-membres souhaitant développer leurs filières locales de production sans risque de déforestation (pas d’huile de palme, ni de soja), comme la France (déjà proche des 7 %), pourraient incorporer davantage de biocarburants durables et décarboner plus vite l’énergie des transports.
Le projet de nouveau règlement relatif aux émissions de CO2 des véhicules légers, présenté par la Commission européenne, entend interdire la vente des véhicules thermiques neufs à partir de 2035, en exigeant zéro émission de CO₂ au pot d’échappement. La filière du bioéthanol considère que la mesure brute du CO₂ au pot d’échappement est insuffisante pour évaluer l’impact complet d’un véhicule sur le climat.
Evolutions réglementaires
Elle explique : « Seule une analyse complète de cycle de vie le permet car elle prend en compte la totalité des émissions de gaz à effet de serre causées par la construction du véhicule et de la batterie et des émissions nettes dues à la production et à l’utilisation de l’électricité et des carburants. Cette méthode met en évidence qu’un véhicule hybride rechargeable flex-E85 (fonctionnant à 50 % au Superéthanol-E85 et à 50 % à l’électricité) émet moins de CO2 sur toute sa vie qu’un véhicule 100 % électrique équipé d’une batterie à forte autonomie (400 km), même avec le mix électrique français, plus décarboné que la moyenne européenne, grâce au nucléaire. Selon les usages, ces deux types de véhicules devraient donc pouvoir cohabiter ».
Face à l’urgence climatique, la filière française du bioéthanol appelle à des évolutions réglementaires permettant d’augmenter la contribution des biocarburants aux objectifs de réduction des émissions de CO₂ et garantissant aux consommateurs une comparaison objective et transparente des avantages environnementaux des technologies disponibles. Elle affirme : « Ainsi, le caractère renouvelable des biocarburants doit mieux être pris en compte, a minima en retirant le CO₂ renouvelable des émissions de CO₂ à l’échappement des véhicules ».