La candidate Anne Hidalgo dévoile ses propositions pour une agriculture écologique
Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste à l’élection présidentielle, vient de présenter ses « 70 propositions pour la France ». Un programme dont le vaste volet Ecologie intègre l’agriculture, l’agroécologie et l’alimentation.
Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste à l’élection présidentielle, vient de présenter ses « 70 propositions pour la France ». Un programme dont le vaste volet Ecologie intègre l’agriculture, l’agroécologie et l’alimentation.
Anne Hidalgo, candidate du Parti socialiste à l’élection présidentielle et maire de Paris, a présenté ce 13 janvier ses « 70 propositions pour la France ».
Les différents points de la liste sont regroupés en 8 volets. « L’Ecologie, le combat du siècle » arrive en 2e position juste après les 8 propositions regroupés sous la bannière « commencer par revaloriser le travail ».
L’écologie regroupe 11 propositions dont 3 centrées sur l’agriculture, l’agroécologie et l’alimentation. Le programme de la candidate en matière d’agriculture est donc clair : priorité à l’écologie.
Je vous propose de participer à la grande aventure de la réconciliation, du redressement et de la prospérité de notre pays, autour d'un projet républicain, social et écologique.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) January 13, 2022
➡️ Retrouvez mes 70 propositions pour réunir la France : https://t.co/TAA1krubaO pic.twitter.com/7ytrZ9pc0B
100 jours pour interdire le glyphosate et les néonicotinoïdes
Pour l’agriculture, sa proposition n°16 est axée autour de la souveraineté alimentaire, du renouvellement des générations et d’un revenu décent pour les agriculteurs. « La priorité absolue doit être une politique d’installation des jeunes agriculteurs, de lutte contre l’accaparement des terres et l’artificialisation des sols » propose la candidate. Elle envisage pour cela de faire voter par le Parlement une « loi de régulation, de partage et de protection du foncier agricole, et un plan décennal de renouvellement des générations ». Pour soutenir les revenus agricoles, elle préconise un « partage de la valeur tout au long de la filière, un renforcement des organisations de producteurs et des collectifs d’agriculteurs ». Pour la stabilité des revenus, elle évoque aussi les contrats tripartites (producteur-transformateur-distributeur) et pluriannuels. Enfin elle souhaite une « revalorisation équitable des retraites agricoles ».
L’agroécologie est sa 17e proposition et représente selon elle « un nouveau modèle agricole pour tous » qui doit viser « l’amélioration continue de la production alimentaire, payée au juste prix au producteur ». Ce mode de production doit permettre de « sortir de l’usage des engrais de synthèse et des pesticides ». Sur ce point, elle promet d’agir rapidement pour « les plus toxiques comme le glyphosate, ou encore les néonicotinoïdes » et s’engage à ce que ces produits soient « interdits d’usage dans les 100 premiers jours du quinquennat. Sur ce sujet elle envisage également une « gouvernance scientifique et démocratique renouvelée dans l’encadrement des produits phytosanitaires ».
A horizon 2030, Anne Hidalgo souhaite également améliorer l’autonomie européenne en protéines végétales.
30 % d'agriculture biologique en 2030
Pour développer les modes de production vertueux, dont l’agriculture biologique est une des composantes, elle compte investir dans la formation et pour cela tripler les moyens sur 5 ans, en lien avec les Régions. Elle entend faire la promotion de la polyculture élevage, modèle agroécologique qui permet selon elle la préservation de la qualité des sols et la captation du carbone.
Concernant le Plan stratégique national, ses objectifs sont d’atteindre 30 % de la surface agricole utile en agriculture biologique en 2030 et d’engager les deux tiers restants dans des processus agroécologiques. Une déclinaison de la Pac en France qu’elle compare au modèle allemand (pays qui vient de se doter d’un ministre de l’Agriculture vert).
Enfin, en matière d’agroécologie, Anne Hidalgo propose dans son programme de lancer des « Assises du bien-être animal », en y engageant l’ensemble des filières d’élevage. Elle souhaite par ailleurs mener une « politique publique de pêche et d’aquaculture 100 % durable en 2030 ».
Merci beaucoup à Julien Cormier pour son accueil sur son exploitation et notre riche discussion. Bravo à lui pour son engagement pour une agriculture bio et une alimentation saine. Je le dis : il faut continuer à soutenir par des aides publiques l’activité des exploitants bio. pic.twitter.com/DiRikvuJIv
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) June 16, 2021
Alimentation : souveraineté, sécurité et qualité
La 18e proposition s'intéresse à l’alimentation. La candidate veut lutter contre la précarité alimentaire, avec une nourriture de qualité pour tous. Concernant la production française, « nous mettrons en œuvre des contrats de filière sur cinq ans avec l’industrie agroalimentaire, mesurés et évalués autour d’objectifs d’amélioration de la qualité alimentaire (réduction du sel, du gras, du sucre) et conduirons une grande clarification des labels et étiquetages pour donner aux citoyens le pouvoir de peser sur l’économie agricole et alimentaire ».
Au niveau des exploitations, elle prévoit également des contrats de 5 ans pour l’accompagnement vers la transition avec des « aides au maintien et à la conversion vers l’agriculture biologique afin de mettre pleinement en œuvre la logique de reconnaissance pour services environnementaux ».
Au niveau européen, Anne Hidalgo, prône une stratégie alimentaire commune et un plan contre le gaspillage alimentaire.
Lutte contre le dérèglement climatique et protection de la forêt
Au chapitre de l’écologie, la maire de Paris formule aussi des propositions pour la France.
- Proposition n°9 : consacrer les droits de la nature. « La justice climatique guidera mon action. La protection des biens communs, de la biodiversité, le principe de non-régression dans la protection de l’environnement et l’obligation de lutter contre le réchauffement climatique et la dégradation de la biodiversité seront inscrits dans la Constitution », assure la candidate qui souhaite dans ce cadre instaurer un « Défenseur de l’environnement » au niveau de l’Etat. Elle souhaite faire reconnaître le « crime d’écocide » et propose la création d’un Tribunal pénal international de l’environnement.
- Proposition n°10 : pour la planification écologique. Pour lutter contre le réchauffement climatique, elle promet, en cas d’élection, de nommer un ministre du Climat, de la Biodiversité et de l’Economie qui serait numéro deux du gouvernement.
- Proposition n°11 : une fiscalité écologique juste. Son intention est de créer un « Impôt de solidarité sur la fortune climat et biodiversité » afin de mettre à contribution les plus fortunés pour financer la transition énergétique.
- Proposition n°12 : des énergies renouvelables à 100 %, aussi rapidement que possible. « Dès les premiers mois de ma présidence, je présenterai un pacte énergétique pour la France qui se donnera comme objectif premier la décarbonation de notre production », déclare Anne Hidalgo. Objectif : 100 % d’énergies renouvelables, aussi rapidement qu’il sera possible de le faire.
Sa 19e proposition, en lien avec les propositions 9 et 10, est de « s’adapter au dérèglement climatique et protéger la biodiversité ». Elle assure qu'elle mènera « une politique de prévention à la hauteur des enjeux ». Pour cela elle veut « plus de moyens humains et d’ingénierie dans les organismes publics qui jouent un rôle-clef dans l’adaptation au dérèglement climatique (agences de l’eau, ONF, Météo-France, Cerema, Ademe, etc.) ». Elle prévoit également de soutenir les « politiques d’adaptation des pays du Sud ».
Enfin son programme passe par la protection des forêts, « essentielles pour la biodiversité et la captation du carbone ».