« J’investis pour redonner du souffle à mon élevage de porcs »
Étienne Legrand a investi dans un second site pour restructurer et moderniser son élevage de porcs. Par cette nouvelle organisation, il compte apporter de meilleures conditions de travail à ses salariés et un nouvel élan à la deuxième moitié de sa carrière.
Étienne Legrand a investi dans un second site pour restructurer et moderniser son élevage de porcs. Par cette nouvelle organisation, il compte apporter de meilleures conditions de travail à ses salariés et un nouvel élan à la deuxième moitié de sa carrière.
« Le marché offre des perspectives pour l’installation de nouveaux éleveurs et le développement de projets chez des éleveurs déjà en place », assure Matthias Michel, P.-D.G. du groupe du même nom, lors du forum organisé le 3 décembre pour susciter l’envie d’entreprendre et motiver par l’exemple.
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« Entre la nécessité de regagner en autosuffisance alimentaire et le challenge de renouveler les actifs, il y a de réelles opportunités pour les productions animales en France », confirme Ludovic Michel, codirigeant du groupe Michel. Un contexte favorable dont s’est saisi Étienne Legrand, éleveur à Pommerit Jaudy (22), qui vient de racheter un deuxième site pour rationaliser et développer son élevage porcin. « Ce nouveau projet, c’est un peu comme une nouvelle installation à 42 ans », partage Étienne Legrand. En 2012, il a pris la suite de ses parents, sur un élevage de 180 truies. Mais aujourd’hui, les bâtiments du bloc naissage sont fatigués, le potentiel de production insuffisant pour embaucher le 3e salarié, dont l’arrivée faciliterait l’organisation du travail. « Sur ce site, un patrimoine bâti à préserver limite les possibilités d’extension », détaille Étienne Legrand. C’est donc en reprenant un nouveau site que l’éleveur va pouvoir développer son exploitation « de façon plus logique, en ayant la place de repenser toute la chaîne bâtiment ». Sur ce nouveau site, l’éleveur a prévu de construire un bloc naissage et verraterie neuf, dans lequel 400 truies pourront être conduites en liberté. Cet effectif lui permettra d’embaucher un 3e salarié. Le premier site, où la FAF a été rénovée récemment, sera spécialisé sur l’engraissement.
Oser même en milieu de carrière
Avec un tel projet, le montant des investissements sera conséquent. « C’est plus qu’à mon installation », ne cache pas Étienne Legrand. C’est un challenge d’investir autant pour la 2e moitié de sa carrière mais c’est aussi possible car les preuves d’une bonne maîtrise technico-économiques sont là. « Les banques m’ont suivi car j’ai pu présenter 12 ans de résultats », souligne Étienne Legrand, qui va réaliser ses travaux sur 2025/2026. « J’espère que tout sera opérationnel début 2027 », anticipe l’éleveur qui dit « avoir hâte de disposer de bâtiments fonctionnels, avec de bonnes conditions de travail, permettant de bonnes performances techniques ».
S’il se lance dans un projet de cette ampleur pour la deuxième partie de sa carrière, c’est parce qu’Etienne Legrand reconnaît « raisonner comme un entrepreneur. Je crois en l’avenir de la production mais il faut s’en donner les moyens. Sans ce projet, j’aurai probablement arrêté avant l’âge de la retraite. » L’éleveur espère aussi pouvoir « créer un outil transmissible, qui puisse intéresser un jeune ».
Entreprise familiale, le Groupe Michel a produit sur l’exercice 2023-2024, 850.000 tonnes d’aliments du bétail. Soit un tonnage supérieur de 6 % par rapport à l’an dernier à périmètre identique. « Nous grandissons dans un marché en régression, se félicite Matthias Michel, P.-D.G. du groupe. Nous représentons désormais 5 % du marché national ».
Les activités porcs ont progressé de 2,5 %, alors que le tonnage national a chuté de 5,5 %. L’aliment porc représente la moitié des 850.000 tonnes d’aliments fabriqués chaque année par le groupe Michel.