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Influenza aviaire : Le sélectionneur Frédéric Grimaud appelle à un « changement de modèle »

"Comment imaginer éradiquer un virus dont l'origine provient de l'avifaune sauvage ? " interroge Frédéric Grimaud
"Comment imaginer éradiquer un virus dont l'origine provient de l'avifaune sauvage ? " interroge Frédéric Grimaud
© groupe Grimaud

Le groupe Grimaud, entreprise de sélection avicole et d’accouvage, est commercialement très affecté par l’influenza qui sévit en Europe.

Car dès lors qu’un pays européen n’est plus reconnu comme indemne d’influenza, la plupart des pays tiers importateurs ferment leurs portes à tous les produits d’origine avicole, morts et vivants, qui en sont issus.

Un sélectionneur comme le groupe Grimaud se voit donc de fait dans l’impossibilité d’exporter sa génétique.

En installant des centres de production dans différents lieux du globe après les épidémies influenza des années 2000, les sélectionneurs avaient trouvé une parade. Mais la donne change puisque presque plus aucun pays exportateur de viande de volaille et de génétique n’est épargné par des virus qui ont pris une ampleur mondiale.

Pour Frédéric Grimaud, président du directoire du groupe Grimaud, la deuxième épizootie d’influenza qui s’étend en France est à nouveau la démonstration d’une réponse inappropriée à une situation sanitaire qui a changé.

Il s’en est expliqué dans une lettre ouverte du 3 janvier , la veille de la décision des autorités de pratiquer un abattage préventif dans 150 communes du sud-ouestà risque majeur.

Sa question est la suivante : « Alors que nous constations des vagues épidémiques toujours plus fréquentes et plus importantes, n’est-il pas temps de changer de paradigme d’une manière extrêmement pratique, sachant que ces virus ne sont pas pathogènes pour l’homme ? »

Ses propositions tiennent en six points :

  1. La biosécurité appliquée à tous les élevages ;
  2. La vaccination, au moins des volailles élevées en plein air (contact potentiel avec l’avifaune) ;
  3. La compartimentation (c’est-à-dire élever en milieu protégé) les troupeaux non vaccinés, destinés à l’exportation (ou leurs descendants pour la génétique) ;
  4. Prouver le statut indemne de ces troupeaux par des contrôles officiels ;
  5. Négocier cette forme de nouvelle gestion avec les pays importateurs ;
  6. Revoir les règles de l’organisation mondiale de la santé animale (OIE).

Toujours selon Frédéric Grimaud, d’autres solutions existent sans doute, mais elles sont plus complexes (régionalisation de zones indemnes, statut particulier de l’élevage des canards, etc.).

« La vaccination a permis d’éradiquer bien des épizooties : fièvre aphteuse chez les bovins, maladie de Newcastle chez les poulets... », ajoute le président de Grimaud. Et « de nombreux pays vaccinent déjà les espèces aviaires contre de multiples variants de ce virus. »

Sa proposition de vacciner à grande échelle ne semble toujours pas d’actualité, dans la mesure où elle empêcherait de facto d’exporter des produits issus de volailles vaccinées, alors que la multiplication des déclarations d’influenza ne le permet pas davantage…

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