Un chasseur sur dix est agriculteur ou ouvrier agricole
La Fédération nationale des chasseurs a présenté le 5 septembre une étude sociologique menée en 2023. Les 963 571 chasseurs recensés sont à 75 % des ruraux et les chiffres montrent que les agriculteurs et ouvriers agricoles représentent 10 % des détenteurs d’un permis de chasse.
La Fédération nationale des chasseurs a présenté le 5 septembre une étude sociologique menée en 2023. Les 963 571 chasseurs recensés sont à 75 % des ruraux et les chiffres montrent que les agriculteurs et ouvriers agricoles représentent 10 % des détenteurs d’un permis de chasse.
Selon une étude sociologique commandée par la Fédération nationale des chasseurs (FNC), les ouvriers agricoles et agriculteurs (actifs ou retraités) représentent 10 % des 963 571 chasseurs français. Chez les actifs, la proportion grimpe à 13 %, contre 7 % chez les retraités.
L’étude présentée le 5 septembre s’intitule « La chasse en France aujourd’hui et demain, plus qu’une pratique ». Elle dresse un portrait des chasseurs et évalue les retombées économiques de la chasse en France. Elle « pointe les services environnementaux rendus, les apports de la chasse aux espaces ruraux (patrimoine vivant, sociabilité, intégration, services communaux…) et plus largement son utilité collective notamment dans le suivi des populations et la régulation du grand gibier », précise la fédération.
En 2014, 9% des chasseurs se déclaraient agriculteurs
L’étude de 2023 apporte de nouvelles données par rapport à un travail similaire conduit en 2014. Cependant, les résultats entre les deux études sont difficilement comparables. En effet, : la catégorie « ouvrier agricole » n'avait pas été proposée lors de la précédente enquête. Les chasseurs interrogés pouvaient seulement se déclarer agriculteur ou ouvrier (tous secteurs confondus). En 2014, 9 % d'entre eux s'étaient déclarés agriculteurs. Mais difficile de savoir s’il s’agit d’une hausse ou d’une baisse.
La différence est potentiellement significative car en 2019 l'Insee recensait presque autant d'ouvriers agricoles (250 000) que d'agriculteurs (400 000). Par ailleurs, l'enquête de 2023 recense parmi les chasseurs 32 % d'« ouvriers ou employés» - en excluant les ouvriers agricoles - contre 38 % en 2014, les incluant potentiellement.
Pour @WillySchraen « Remettre l’église au milieu du village ne peut se faire sans une argumentation étayée par des chiffres indiscutables. C’est tout l’objet de cette nouvelle étude menée auprès de l’écosystème de la chasse. https://t.co/HmNIZK7HfB
— Chasseurs de France (@ChasseursFrance) September 6, 2023
Des chasseurs « engagés pour la vie rurale »
Dans un édito diffusé en préambule à la présentation de l’étude, Wiily Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs affirme que « les chasseurs agissent bénévolement pour " la nature, les espèces et leur suivi " plus de 8 jours par an en moyenne auxquels s’ajoutent 16 jours en faveur de la vie associative et de l’aménagement du territoire pour la pratique de la chasse, ce qui bénéficie aussi pour une part aux autres usagers ? ». Il ajoute par ailleurs que « les chasseurs qui sont à plus de 75 % des ruraux et qui à 85 % se sentent " ruraux " contribuent au maintien de l’emploi dans les territoires en générant 37 400 ETP ». La pratique de la chasse est « positive pour l’économie française » assure l’étude, en « contribuant à la richesse nationale à hauteur de 3,6 milliards d’euros ».
L’étude révèle que plus de 75 % des chasseurs résident ou ont une domiciliation dans une commune rurale (telle que définie par l’Insee). A l’opposé, seulement 7 % des chasseurs vivent dans une commune densément peuplée, contre 38 % de la population française globale. « Au-delà de leur lieu de vie, 85 % des chasseurs se sentent " ruraux ", à savoir " exclusivement " rural ou " plus rural qu’urbain " ».
Des chasseurs motivés par le « contact avec la nature »
L’étude observe également parmi les chasseurs une progression du souhait d’être en « contact avec la nature ». Pour 70 % des nouveaux chasseurs (obtention du permis post 2020), c’est une des premières motivations.
Plus largement, l'enquête confirme, à l'instar du monde agricole, la baisse du nombre de chasseurs et leur vieillissement. En 2014, ils étaient 1,1 million. En 2023, leurs effectifs ont baissé de plus de 136 400 et 42% d’entre eux ont moins de 55, soit 5 points de moins qu’en 2014.
La population féminine au sein des chasseurs reste encore marginale puisqu’elle ne représente que 3,3 % des effectifs en 2023. Cependant, l’étude note une « augmentation de 25 % du nombre de femmes en presque 10 ans ». Elles sont 31 200 en 2023 contre 25 000 en 2014.
L’étude de 2023 a été réalisée par Marie-Laetitia des Robert, Docteur en sociologie et dirigeante du cabinet d’expertise indépendant Randea. Le cabinet d’études Xerfi Specific a également contribué à cette enquête pour le volet économique. 144 000 chasseurs ont participé à l’étude, soit un taux de réponse de 24 % par rapport aux envois délivrés.