Néonicotinoïdes : le Royaume-Uni donne son feu vert pour la campagne sucrière 2023
Alors que la France vient de renoncer à autoriser les semences enrobées de néonicotinoïdes le Royaume-Uni donne son feu vert pour la campagne sucrière à venir.
Alors que la France vient de renoncer à autoriser les semences enrobées de néonicotinoïdes le Royaume-Uni donne son feu vert pour la campagne sucrière à venir.
Hasard du calendrier ? Au moment où Marc Fesneau annonçait l’interdiction d’utiliser des semences enrobées aux néonicotinoïdes pour la campagne betteravière 2023, de l’autre côté de la Manche son homologue britannique Mark Spencer prenait la décision inverse.
Les semences protées au Cruiser SB de Syngenta autorisées
Ainsi le département britannique pour l’environnement, l’alimentation et les affaires rurales a donné en début de semaine son feu pour l’autorisation temporaire d’urgence d’utiliser sous conditions des semences de betteraves protégées par du Cruiser SB de Syngenta contenant le néonicotinoïde thiaméthoxane pour la campagne de betterave sucrière en 2023. Il répond ainsi à la demande exprimée par the National Farmers’ Union et British Sugar.
Une décision prise « après une évaluation scientifique approfondie et rigoureuse »
Lors de l’annonce, Mark Spencer, ministre britannique de l’Agriculture, a déclaré que la décision n’avait pas été prise à la légère et était basée sur une évaluation scientifique approfondie et rigoureuse. « Nous reconnaissons le danger potentiel d’une épidémie du virus de la jaunisse de la betterave à sucre du pays et l’impact qu’il pourrait avoir sur la production de sucre au Royaume-Uni », a-t-il notamment déclaré, selon les propos rapportés par la presse agricole britannique.
Defra has given the green light for an emergency temporary authorisation for the use of a neonic seed treatment on this year’s sugar beet crop due to the risk of yellows viruseshttps://t.co/kCRFiU3eN5
— FarmingUK (@FarmingUK) January 24, 2023
Jaunisse : une menace claire pour le département britannique à l’Agriculture
« L’année 2000 illustre la menace. Cette année durant laquelle aucun traitement de semences aux néonicotinoïdes n’a été utilisé 25% de la récolte nationale de betterave sucrière a été perdue, ce qui a entrainé environ 67 millions de livres sterling de perte économique totale pour l’industrie qui crée près 10 000 emplois », peut-on lire dans une note du département britannique à l’Agriculture.
Alors que cette menace ne « peut être maîtrisée par aucun autre moyen raisonnable », après l’avis de plusieurs instances (dont the Health and Safety Executive (HSE), le comité d’experts britanniques sur les pesticides (ECP) et le conseiller scientifique en chef (CSA) du ministère), le ministre a décidé d’autoriser les semences enrobées de Cruiser B sous conditions pour en limiter les risques liés à l’utilisation du produit.
Des conditions d’utilisation pour limiter les risques pour les abeilles
Ainsi la semence enrobée de néonicotinoïde ne pourra être utilisée que si une modélisation indépendante, développée et gérée par Rothamsted Research prédit une incidence du virus d’au moins 63%. Cet organisme de recherche fournit chaque année au 1er mars une prévision du niveau d’infection de la jaunisse sur la betterave qui sera atteint en août en l’absence de toute intervention phytosanitaire.
Parmi les autres conditions d’utilisation, le ministère britannique précise qu’aucune culture fleurissant avant récolte ne doit être plantée dans le même champ que la betterave à sucre traitée et limite la densité à un taux de semis maximal de 115 000 semences traitées par hectare. Des semences devant de surcroit être entièrement recouvertes de terre.
Le respect de ces conditions devrait limiter « les risques pour les abeilles » de l’utilisation du produit, estime le ministère de l’Agriculture britannique.