« Je sème mon colza avec des plantes compagnes depuis 2014. La perturbation des altises est le principal effet que je recherche avec ces plantes, et je parviens à en limiter les dégâts sans appliquer d’insecticides à l’automne. Comme plantes compagnes, j’associe la féverole de printemps au trèfle blanc ou trèfle violet. Je sème la féverole à la volée à 80 kg/ha, deux à trois jours avant un passage de herse rotative pour recouvrir les graines et le semis de colza qui a lieu vers la mi-août. J’utilise un semoir monograine pour le colza avec une trémie pour appliquer un engrais NPK en localisé sur le rang. Le trèfle est semé en même temps, à 2,5 kg/ha avec une trémie frontale et une rampe à l’avant du tracteur. Puis le tout est recouvert avec un passage de rouleau Cambridge. Le désherbage à la mi-septembre est réalisé avec les produits Solanis + Butisan à doses allégées.
Le trèfle a vocation à devenir un couvert permanent. Sous le colza, il végète toute l’année puis il se développe à la récolte pour couvrir le sol. Il protège le sol des fortes températures d’été. Il apporte un effet bénéfique à la structure du sol, en améliorant l’infiltration de l’eau, et au blé qui est semé en direct dedans. Quant à la féverole, elle se détruit naturellement en hiver avec des attaques de maladies. Les semences de trèfle et de féverole sont produites à la ferme. Cette stratégie de couvert associé au colza fonctionne bien. Les légumineuses restituent de l’azote en partie au colza et en partie à la culture suivante. Mais pour réussir l’implantation du colza, il faut des pluies à l’automne, ce qui n’a malheureusement pas été le cas en 2022. Les colzas ont été semés tardivement, au 15 septembre, et le résultat est médiocre. »
EARL Les 2 monts (3 associés). 500 hectares à dominantes grandes cultures dont 50 ha de colza conventionnel (non irrigué) et 20 de colza semences (irrigué). Sols argilo-calcaires et boulbènes. Potentiel à 35 q/ha pour le colza.
