Variétés - Du nouveau dans le raisin de table
Avec le développement de variétés attractives et apyrènes et la recherche de l'efficience économique dans sa conduite, le raisin de table fait peau neuve.
Avec le développement de variétés attractives et apyrènes et la recherche de l'efficience économique dans sa conduite, le raisin de table fait peau neuve.
Il y a un réel besoin de segmentation dans le raisin de table aujourd’hui, car les variétés traditionnelles comme le Chasselas, le Muscat de Hambourg et Alphonse Lavallée captent de moins en moins les consommateurs. Si l’inscription du Chasselas et du Muscat au titre de l’Appellation d’origine contrôlée (AOC) est la preuve d’une reconnaissance liée à une tradition et à un savoir-faire, il n’en reste pas moins vrai que produire aujourd’hui un raisin de table AOC coûte cher et n’offre pas toujours la garantie d’un retour économique pour le producteur. Et s’il y aura toujours une place pour ce type de raisin de « connaisseur » valorisé surtout dans le segment du haut de gamme, « les préférences des consommateurs vont aujourd’hui vers des variétés à gros grains, apyrènes et au goût muscaté », explique Gilles Adgié, technicien du Syndicat de défense du Chasselas de Moissac et du Gva de Moissac (82).
Centennial et l’effet apyrène
Centennial n’est pas une nouvelle variété, mais elle creuse son trou. « Cette variété blanche apyrène à gros grains, inscrite au catalogue du CTPS depuis 2005, ne cesse de progresser en Midi-Pyrénées, grâce notamment à Blue Whale qui a créé la marque Pepi Free pour la commercialiser. L’année dernière, nous avons planté huit hectares de Centennial, ce qui représente une surface importante en nouvelle plantations pour du raisin de table. Cela montre en tout cas qu’elle s’installe bien dans la région. Aujourd’hui, Centennial, c’est 50 hectares en France dont 30 hectares en Midi-Pyrénées, le reste étant réparti dans le Vaucluse, le Gard, et un peu dans l’Aude pour le Sud-est. Mais le gros des troupes se trouve à Moissac », explique Gilles Adgié. Centennial est apprécié des consommateurs et tous les metteurs en marché le proposent aujourd’hui. Et elle est peut-être la variété qui a largement contribué à faire prendre conscience que le raisin de table se devait de se diversifier. C’est la variété blanche apyrène précoce qui se récolte à partir de la dernière semaine d’août. Ses grosses baies et son goût légèrement musqué la rendent très intéressante pour le commerce.
Pour faire le lien après le Chasselas, il y a quelques variétés comme Danlas et Ribol qui continuent d’être produites avec un succès mesuré de développement dans l’avenir.
Mais c’est surtout vers les variétés apyrènes que se tourne aujourd’hui la filière. Exalta qui est un raisin blanc à petits grains apyrènes et muscatés, sélectionné à l’Inra de Bordeaux il y a deux ou trois décennies, connaît un regain d’intérêt. « On comptabilise 15 à 20 hectares d’Exalta en France, précise Gilles Adgié. Ce raisin se redynamise car il a trouvé sa place, notamment chez les producteurs bio. En effet, Exalta a des aptitudes de tolérance à certaines maladies comme l’oïdium et il est moyennement sensible au botrytis ».
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