MARAÎCHAGE
Une micro-ferme en maraîchage bio intensif
Patrick Maliet travaille seul sur sa micro-ferme de 1,2 hectare non mécanisée, en maraîchage bio. Il montre qu’il est possible de concrétiser ce type d’exploitation et de la rendre viable.
Patrick Maliet travaille seul sur sa micro-ferme de 1,2 hectare non mécanisée, en maraîchage bio. Il montre qu’il est possible de concrétiser ce type d’exploitation et de la rendre viable.


Tout seul sur sa micro-ferme de 1,2 hectare, Les Jardins d’Anthémis à Millançay (41), Patrick Maliet pratique la permaculture sur 5 000 m2 de production intensive et il laisse l’autre partie au repos. Il dispose d’une surface en légumes plein champ de 3 500 m2, de 500 m2 de surface couverte sous serre en verre et de 1 000 m2 de tunnels.
Adaptation permanente et optimisation maximale
Sur sa micro-ferme, le maraîcher a tout calibré et adapté pour travailler seul ou avec, au maximum, deux personnes. « Le sol est couvert en permanence d’une végétation pour le faire travailler, il est dynamique et jamais sale », précise-t-il. La fertilité est l’un des points les plus délicats à maîtriser avec le choix des variétés et le suivi phytosanitaire. « J’ai fait en sorte que la terre devienne fertile alors qu’elle ne l’était pas du tout au début, en enrichissant le sol notamment avec du compost et des matières organiques », explique-t-il. Il réalise une rotation longue (cinq ans) mais dès que les cultures sont enlevées, il en sème de nouvelles ou met un engrais vert. « Sur cette parcelle, il y a eu de la luzerne, des pommes de terre, des épinards et des oignons », indique-t-il. L’agriculteur n’utilise pas de désherbants. Il place des bâches d’occultation pour éviter les adventices et passe, si besoin, un désherbeur thermique. Il a également équipé ses serres verre d’un écran thermique pour gagner 3 à 4°C et semer avec un sol le plus chaud possible. Il y utilise aussi un paillage transparent afin d’avoir un effet de serre plus important. Par ailleurs, il est autonome en irrigation grâce à un système de récupération des eaux de ruissellement et de drainage qui sont stockées dans un bassin. Patrick Maliet produit ses légumes en utilisant seulement des outils à main et une motobineuse. « Je n’ai pas de tracteur car je ne saurais pas quoi en faire ! », sourit-il.
Un rendement important
A son compte depuis 2011, Patrick Maliet commence à trouver son équilibre. Il réalise aujourd’hui 80 % de son chiffre d’affaires en vendant ses légumes aux Paniers bio Val-de-Loire, 20 % à une biocoop et 10 % en vente directe. « Depuis trois ans, j’ai atteint un régime de croisière et je réalise tout seul 70 000 euros hors taxes de chiffres d’affaires de légumes », précise-t-il. Il envisage d’ailleurs d’embaucher un ou deux saisonniers pour l’aider. « Il n’y a pas une recette qui fonctionne partout, il faut s’adapter », conclut-t-il.
Chloé Cartier-Santino
EN CHIFFRES
Les Jardins d’Anthémis
Patrick Maliet produit chaque année, entre autres, 10 000 concombres (sur une serre de 145 m2), 30 tonnes d’oignons par hectare, trois tonnes d’épinards (sur 500 m2), 5 000 oignons bottes, 5 000 laitues et quatre tonnes de tomates (sur 400 m2).
Journée régionale de la filière légumes
La visite des Jardins d’Anthémis s’est déroulée dans le cadre de la première journée régionale de la filière légumes organisée par la chambre d’agriculture de Loir-et-Cher. Une quarantaine de personnes a également participé à une matinée consacrée aux tendances de la consommation de légumes et aux impacts des changements climatiques pour la filière.