Comment la coopérative bretonne Solarenn entend préserver la valorisation de ses tomates ?
Après un chiffre d’affaires stable en 2024, la coopérative Solarenn veut préserver la valorisation de ses produits face à la tomate marocaine et au développement des marques de distributeurs.
Après un chiffre d’affaires stable en 2024, la coopérative Solarenn veut préserver la valorisation de ses produits face à la tomate marocaine et au développement des marques de distributeurs.

La coopérative bretonne Solarenn a commercialisé 23 000 tonnes de tomates, 160 tonnes de fraises et 13 000 mini pastèques, pour 57 M€ de chiffre d’affaires en 2024. « Le manque de lumière a pénalisé la production, qui a baissé de 6 %, indique Ronan Collet, président de Solarenn. Mais la valorisation en été a été bonne et a permis de stabiliser le chiffre d’affaires ».
La technique est désormais au point sur la mini pastèque
La coopérative regroupe 30 maraîchers pour 60 hectares de serres, dont trois produisent aussi des fraises et un des mini-pastèque. « La mini pastèque, de 800 g-1 kg, avec très peu de pépins, répond à la demande et permet une diversification avec une culture ne nécessitant pas de chauffage, explique Isabelle Georges, directrice de Solarenn. La technique est désormais au point et nous devons la faire connaître, pour éventuellement la développer ». Après trois années de commercialisation, la coopérative a par contre arrêté le mini poivron, par manque de rentabilité pour le producteur.
La tomate ronde remonte grâce à un contrat avec Burger King
En dix ans, la part de tomate grappe a beaucoup diminué, les volumes passant de 15 000 tonnes à 8000 tonnes. Les petits fruits représentent désormais un tiers des volumes et plus de 50 % du chiffre d’affaires. Et les tomates anciennes continuent de progresser. La ronde, qui avait disparu, revient aussi depuis deux ans dans le cadre d’un contrat avec Burger King.
La vente en barquettes continue par ailleurs de progresser, avec 16 millions d’unités vendues en 2024, soit 30 % des volumes. Et Solarenn poursuit ses actions en faveur de l’environnement, avec 85 % des surfaces Cultivées Sans Pesticides toute la saison en 2024, 100 % des exploitations certifiées HVE (niveau 3) et l’embauche fin 2024 d’une ingénieure dédiée à la transition énergétique, l’approvisionnement en CO2 des serres, l’eau et les déchets.
En 2025, la coopérative poursuit sa production avec un renouvellement variétal important en tomates. Face au risque lié au virus TOBRFV, 70 % des variétés pour cette saison sont résistantes au TOBRFV.
Un autre enjeu crucial en 2025 est la valorisation des produits. Face à la concurrence marocaine en tomate cerise, Solarenn va commercialiser cette année la barquette Souveraine de 250 g de tomates cerise rondes rouges, aux couleurs françaises, mise au point par l’AOPn Tomates et Concombres de France pour assurer une meilleure visibilité des tomates françaises en rayon.
Vendre davantage sous la marque Solarenn pour mieux communiquer sur les bonnes pratiques
La barquette, qui devrait être vendue en rayon entre 1,19 € et 1,39 €, remplace la barquette de 200 g à 0,99 € devenue non rentable avec l’inflation. « La barquette Souveraine pourrait représenter cette année la moitié des volumes de tomates cerise rondes rouges », évalue Isabelle Georges. La marge étant inférieure sur cette barquette, Solarenn entend donc préserver la valorisation sur le reste de sa gamme. « Le sans pesticide est aujourd’hui devenu la norme pour la production française et ne permet plus beaucoup de plus-value, analyse Ronan Collet. Et nous avons beaucoup de demandes des enseignes pour développer leurs MDD. Mais sur les barquettes MDD, ni la marque Solarenn ni les démarches de progrès comme Cultivé sans pesticides ou la HVE n’apparaissent. Nous souhaitons donc vendre le plus possible de nos tomates sous la marque Solarenn ». La coopérative élargit aussi sa gamme de tomates anciennes avec la Blue Tonic, tomate bleue à la chair fondante. Et elle lance la courgette produite en bio.