Guerre des prix et origine des fruits et légumes : Lidl et les distributeurs en ligne de mire
D’un côté, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France attaque directement Lidl sur les prix pratiqués « depuis le départ de Michel Biero » ; de l’autre, les syndicats Légumes de France et la FNPF (fruits) dénoncent les importations encore trop présentes dans les enseignes de la distribution.
D’un côté, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France attaque directement Lidl sur les prix pratiqués « depuis le départ de Michel Biero » ; de l’autre, les syndicats Légumes de France et la FNPF (fruits) dénoncent les importations encore trop présentes dans les enseignes de la distribution.

« Le départ de Michel Biero de l'enseigne Lidl avait généré des craintes à l'amont de la filière fruits et légumes frais sur une évolution délétère des pratiques d'achat au détriment des producteurs, annonce dans un communiqué en date du 17 avril, le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France qui en déduit que « ces craintes étaient fondées et nos producteurs sont en train de payer cash la volonté du discounter allemand de reprendre la guerre des prix ».
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Le collectif qui réunit « des producteurs travaillant en agriculture biologique et raisonnée » s’appuient sur 3 produits pour étayer ses propos : la pomme, la fraise et le concombre.
En pommes, signale le collectif, « alors que pas un kilo ne devrait sortir des stations à moins de 1 €, les cotations du RNM montrent que sur l'entrée de gamme (les sachets 2 kg) les prix dévissent depuis le début de la saison ». Les producteurs notent que « les prix se situent 10 % en dessous de la campagne précédente ».
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« Les prix bas ne rémunèrent pas les producteurs et l'importation les tue »
En fraises, toujours selon le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France, « Lidl impose à ses fournisseurs une baisse de prix conséquente de plus de 20 centimes au kilo en regard de ses concurrents ». L’AOPn Fraises et framboises de France avait fin mars-début avril tenter de mobiliser consommateurs et distributeurs sur la présence de la fraise française en rayon.
« En concombres, la politique moins disante est identique, et se double de menaces d'importations », poursuit le Collectif dans son communiqué. Les producteurs du collectif craignent en effet l’arrivée de concombres espagnols dans les rayons de l’enseigne « dans un avenir très proche », alors que commence la pleine saison française.
Le Collectif Sauvons les Fruits et Légumes de France entend surtout interpeller et responsabiliser le consommateur français. « Les prix bas ne rémunèrent pas les producteurs et l'importation les tue », rappelle-t-il en guise de conclusion.
Des visites en magasin prévues par Légumes de France et la FNPF
C’est justement sur l’importation que ce même jour, 17 avril, les syndicats Légumes de France et la FNPF ont alerté les acteurs de la distribution en signant un communiqué commun dans lequel ils avertissent les distributeurs de manière générale : « De trop nombreux produits d’importation (sont encore) présents en rayon dans les supermarchés ou autres magasins spécialisés » alors que la « production bat son plein en France ».
« Certains de nos producteurs, en difficulté financière dans leurs entreprises, sont plus qu’échaudés au regard des importations massives de fruits et légumes constatées, ces derniers dans les rayons », avertissent les deux syndicats qui promettent « des visites de courtoisie » dans les rayons de la distribution… d’abord pour constater avant de « passer à l’action » si nécessaire.
« Il est temps d’honorer vos beaux discours de soutien à l’agriculture française, poursuivent les syndicats de producteurs, car beaucoup de secteurs (tomates cerise, fraises, pommes, endives…) sont d’ores et déjà dans le rouge en ce début de campagne ». Ils concluent : « La guerre des prix alimente les importations et met en péril nos producteurs ». Les deux syndicats insistent en outre sur le fait que les consommateurs plébiscitent l’origine France, « gage de sécurité alimentaire, de qualité mais aussi d'emploi sur notre territoire ».