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Tomate : pourquoi l'éclairage d’appoint est difficilement rentable

L’éclairage d’appoint apporte des résultats agronomiques satisfaisants mais son équilibre économique reste très fragile, rattaché au prix moyen de la tomate et au coût de l’électricité.

Deux types d’éclairage (Philips à gauche, Red à droite) ont donné des résultats agronomiques proches mais avec des niveaux de consommation différents.
Deux types d’éclairage (Philips à gauche, Red à droite) ont donné des résultats agronomiques proches mais avec des niveaux de consommation différents.
© Caté

Afin de valoriser la chaleur produite par la cogénération à partir de novembre, certains producteurs ont avancé les dates de mise en culture à mi-novembre (contre décembre auparavant). Un éclairage d’appoint a été envisagé comme un moyen d’améliorer la qualité et la précocité (par la hausse du poids moyen de fruits). Contrairement à l’éclairage intensif (environ 220 μmol/m2/s), l’éclairage d’appoint limite la quantité de lumière apportée (50 à 100 μmol/m2/s). Un premier essai mené au Caté (1) avec une mise en place au 20 novembre 2020 s’est avéré trop tardif pour obtenir une bonne rentabilité de ce schéma de culture. « Selon les résultats de l’essai 2022, l’équilibre économique de l’éclairage d’appoint reste toutefois très fragile : seul un prix de vente élevé permet de couvrir les frais liés à l’éclairage », concluent Glynis Bentoumi et Alain Guillou qui ont conduit ces expérimentations au Caté.

Un équilibre économique très fragile

Deux types d’éclairage étaient utilisés sur une préplantation du 8 novembre 2021. D’un côté, des luminaires de la société Red installés au-dessus des têtes avec une capacité maximale de 85 μmol/m2/s (puissance installée de 41 W/m2). De l’autre, des luminaires interleds horizontaux Philips à environ 70 cm des têtes (relevés au cours de la croissance des plants) avec une capacité de 53 μmol/m2/s (puissance de 22,5 W/m2). Fin avril, la variété Plaisance a obtenu les meilleurs résultats précoces, avec un rendement cumulé moyen pour les deux types d’éclairage de 12,35 kg/m2. La qualité de production était également très bonne dès l’entrée en production début février pour toutes les variétés testées. Si les résultats agronomiques se valent entre les deux luminaires, il n’en est pas de même pour la consommation électrique. En effet, les lampes Red enregistrent une consommation électrique supérieure aux lampes Philips.

Dans les conditions de 2022, l’éclairage Philips permet de dégager une marge plus importante qu’un schéma de production précoce sans éclairage (12,66 €/m2 soit + 1,90 €/m2). Mais nécessite toutefois un peu plus de temps de travaux pour remonter la barre d’interleds avec la croissance des plants (4 passages à raison de 50 h/ha par passage). L’éclairage Red permet de dégager une marge légèrement supérieure qu’un schéma de production précoce sans éclairage (11,11 €/m2 soit + 0,35 €/m2). Le gain de production couvre difficilement le surcoût d’investissement et de fonctionnement des lampes. L’équilibre économique de l’éclairage d’appoint reste toutefois très fragile : seul un prix de vente élevé permet de couvrir les frais liés à l’éclairage. En 2022, le prix moyen devait rester supérieur à 2,20 €/kg et 2,64 €/kg selon l’installation testée. À cet équilibre déjà fragile vient s’ajouter la hausse du coût de l’électricité qui ne permet plus d’atteindre la rentabilité avec un tel schéma de production.

(1) Station de recherche appliquée en légumes frais, horticulture ornementale et champignons cultivés à Saint-Pol-de-Léon en Bretagne
Tiré de Aujourd’hui & Demain n°153.

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