Sud-Ouest : quatre projets pour développer la châtaigne industrie
La filière châtaigne s’organise dans le Sud-ouest afin de répondre à la demande de produits transformés français.
La filière châtaigne s’organise dans le Sud-ouest afin de répondre à la demande de produits transformés français.
« La production de châtaigne du Sud-ouest est destiné à 90 % au marché du fruit frais, constate Géraldine Maignien de l'Union Interprofessionnelle Châtaigne Sud-Ouest. Or la consommation de châtaigne fraiche s'érode au profit des marrons pelés et de la crème de marron. Contrairement à l'Ardèche, l'Aveyron ou la Corse, le bassin du Sud-Ouest a peu de production fermière de produits transformés. Mais il existe des industriels qui importent leur matière première d'Espagne ou d'Italie. »
Face à ce constat, plusieurs projets émergent afin de créer des vergers de châtaigne destinés à l'industrie. Terres du Sud, à la demande de son partenaire Innov Chataigne (Dordogne), une entrerpise de pelage, accompagne des producteurs adhérents dans des projets de plantation. « Cinq hectares ont été plantés en 2021, 10 autres le seront en 2022 avec un objectif à 5 ans de 150 ha, détaille Dimitri Bécans, technicien de production pour Terres du Sud. Nous développons une filière intégrée où nous nous occupons de fournir les plants aux producteurs, de les accompagner techniquement et de leur fournir un débouché assuré avec des prix fixes sur l'année. »
Cette surface pourrait permetter de produire 500 t de châtaigne soit l'équivalent des besoins actuels de l'industriel. Limdor (Haute-Vienne), Fermes de Figeac (Lot), Scaap Kiwifruit (Pyrénées-Atlantiques) et Charentaise Fruitière (Charente) se sont associés au sein de Châtlenge afin de mettre en commun des moyens pour développer des vergers destinés à l'industrie. L'Atelier de la Châtaigne (Haute-Vienne) et quatre producteurs de Dordogne ont aussi des projets d'unité de transformation.
Des vergers densifiés à surveiller
Tous les projets sont partis sur une conception de verger intensifié avec deux variétés à ce jour : Bourette et Bellefer. Ces deux variétés sont productives afin de compenser des prix plus faibles, faciles à éplucher pour augmenter le rendement matière et ont un taux de sucre élevé pour la qualité gustative. « Nous avons besoin de fruits de calibre plus faible que pour le frais, entre 70 et 90 fruits par kilo », fait remarquer Dimitri Bécans. Sur la conduite du verger, les choix sont à l'intensification.
« Nous plantons entre 280 et 360 plants par hectare, continue-t-il. L'objectif est de pouvoir avoir une mise à fruit dans les quatre ans, de professionaliser en facilitant la taile et d'optimiser le materiel et la main d'œuvre. L'objectif de rendement d'un verger adulte est de 4 à 4,5 t/ha ». Pour ces vergers, l'irrigation est obligatoire. Mais les bases techniques sont encore fragiles. « Nous avons peu de recul sur ce type de verger pour ces variétés, précise Géraldine Maignien. On sait comment ils se comportent les dix premières années. Mais à partir de 10 ans il faut intervenir pour limiter la croissance des arbres, soit par une taille sévère, soit par un arrachage ». Deux vergers expérimentaux sont implantés en Dordogne, un au centre CTIFL de Balandran et l'autre sur le site de Douville d'Invenio.