Ses travaux agricoles à l’arrêt, un Ukrainien lutte à sa façon contre la guerre
Contacté par Reussir.fr, un agriculteur ukrainien installé près de la zone de combat de Mykolaïv nous a confié sur messenger comment la guerre le touche aujourd’hui et comment il lutte à sa façon contre l’invasion russe.
Contacté par Reussir.fr, un agriculteur ukrainien installé près de la zone de combat de Mykolaïv nous a confié sur messenger comment la guerre le touche aujourd’hui et comment il lutte à sa façon contre l’invasion russe.
« En raison des alertes permanentes face aux attaques aériennes, nous ne pouvons pas travailler comme d’habitude, ni nos acheteurs », nous confie Yan Ostrovskyy, agriculteur dans la région de Mykolaïv au sud de l’Ukraine, via Messenger. « Toutes les opérations sont à l’arrêt ». Il n’y a pas eu encore de mort dans sa ville, mais il témoigne se situer près des zones de combat et de sites bombardés ou visés par des tirs de roquettes avec des morts, y compris parmi les civils. Installé sur une exploitation familiale comprenant 100 hectares de céréales (blé, maïs, tournesol) mais aussi 10 hectares de légumes et baies en agriculture biologique, Yan Ostrovskyy souligne que « son équipe » n’est pour l’heure pas mobilisée sur le front. « Mais ça peut changer à chaque instant en cas d’attaque de notre ville », nous écrit-il.
Les Russes essaient intentionnellement de détruire nos infrastructures agricoles
Pour l’heure, il lutte à sa façon contre l’attaque russe. « J’ai fondé une équipe de traducteurs de 900 personnes à travers le monde et nous traduisons 24h/24 et 7j/7 tout ce qui concerne les crimes de guerre russes (interviews de soldats russes capturés, vidéos de civils sur les sites bombardés…) en toutes les langues pour ensuite les expédier le plus largement possible », assure-t-il.
Avant la guerre, Yan Ostrovskyy vendait ses céréales aux négociants des ports maritimes (Mykolaïv est à 130 km d’Odessa) et ses légumes et baies aux magasins ukrainiens bios Stodola. Il se préparait également à les exporter, après sa participation à plusieurs salons européens (Anuga, Biofach) et au Gulfood à Dubaï. En dehors des bombardements, l’agriculteur ukrainien souligne que la saison des semis est empêchée de démarrer à cause de la logistique bloquée et des entrepôts de ses fournisseurs détruits. « Il est extrêmement difficile d’acheter et de se faire livrer du carburant, des engrais, des semences et matériels d’irrigation et de paillage », témoigne-t-il.
Nous agriculteurs ferons de notre mieux pour défendre nos futures récoltes
Par ailleurs l’agriculteur en est persuadé : « les Russes essaient intentionnellement de détruire nos infrastructures agricoles ». Premièrement pour empêcher les agriculteurs de récupérer les tanks avec leurs tracteurs mais aussi pour « interrompre nos semis et provoquer une crise d’approvisionnement alimentaire dans notre pays avec une possible famine et pour provoquer une crise du marché mondial, puisque nous sommes l’un des principaux exportateurs mondiaux de blé, maïs et tournesol », estime-t-il.
« Nous (les agriculteurs ukrainiens) ferons de notre mieux pour aider nos forces armées à défendre notre pays et nos futures récoltes contre les occupants et à détruire tous leurs plans, nous n'avons pas peur d'eux et c'est pourquoi notre pays gagnera à coup sûr ! Merci pour votre soutien à nos collègues français ! ». Ainsi Yan Ostrovskyy conclut-il son message.