Des idées pour développer le chiffre d'affaires
« Se battre aussi sur le prix »
Il s'est fait un nom sur la ville de Romans-sur-Isère (Drôme). Primeur depuis trente ans avec deux commerces de f&l en centre-ville, “La petite ferme” et “Le fruitier de Romans”, Joseph Guinard fait figure de personnalité dans le monde du commerce local. Il a su s'imposer comme un primeur incontournable pour les habitants de la ville et des environs. Il travaille en direct avec les producteurs locaux jusqu'à Lyon, les marchés de gros de Corbas et Cavaillon. Son activité est en progression constante. La SARL “Votre primeur” a réalisé 700 000 € de chiffre d'affaires en 2015 avec une hausse régulière depuis plusieurs années de 3,5 % à 6 % par an. La SARL emploie quatre salariés sur ces deux commerces.
Joseph Guinard défend l'origine France et la relation directe avec le producteur. « L'hiver, j'achète des f&l deux fois par semaine au marché de Corbas. L'été, je m'approvisionne tous les deux jours à Cavaillon et tous les jours localement. » Il reste persuadé que les primeurs ont toute leur place sur le marché du frais face à la GMS. « La grande distribution a sa propre stratégie : tenir l'étal le plus longtemps possible, anticiper les hausses de prix quand les produits sont à la hausse. Le primeur pratique une autre stratégie et se différencie de la GMS en recherchant la qualité gustative des produits et en cherchant à vendre les produits à l'instant T ou à J + 1. Les primeurs peuvent aussi se battre sur un autre terrain : celui des prix. Je reste convaincu que la GMS à chaque lancement de produit qualitatif pratique un prix plus élevé que celui des primeurs. On le remarque sur certains produits labellisés comme les melons ou les fraises qui sont plus chers à l'étal de la grande distribution. Celle-ci règle ses fournisseurs à chaque dizaine, le mois suivant. A l'opposé, je règle tout de suite les fournisseurs, ce qui me permet de dégager des prix plus intéressants et plus compétitifs. »
Joseph Guinard constate « une vraie évolution de la consommation depuis trois-quatre ans et un rajeunissement de ma clientèle. Les jeunes couples, dès qu'ils ont un premier enfant, ont tendance à revenir ou venir chez le primeur. Aujourd'hui, les consommateurs sont plus avertis. Ils suivent des cours de cuisine. Ils recherchent la diversité et une qualité irréprochable avec un prix raisonnable. Il y a une forte demande en produits labellisés français et un rejet plus fort des f&l d'origine espagnole dû à un effet négatif médiatique. »