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Protection phytosanitaire : les usages critiques des cultures fruitières en forte hausse

La protection des cultures fruitières devient de plus en plus difficile. Le nombre d'usages critiques (aucune ou une seule solution de protection) a explosé entre 2017 et 2024.

verger pommiers
Pour les ravageurs des cultures fruitières, le nombre d’usages critiques est passé de 13 en 2017 à 62 en 2024.
© RFL

Les filières de production fruitière font face à des difficultés croissantes dans la protection des cultures vis-à-vis des bioagresseurs. Preuve une nouvelle fois lors des rencontres phytosanitaires fruits organisées par la DGAL (ministère de l’Agriculture) et le CTIFL, les 6 et 7 novembre au centre CTIFL de Lanxade (Dordogne), où un état des lieux des usages critiques en cultures fruitières a été présenté. Il s’agit des usages pour lesquels il n’existe aucune, ou une seule, solution de protection. Le nombre de ces usages critiques a explosé entre 2017 et 2024. « Pour les maladies, il y avait 15 situations d’usage critique en 2017, il y en a 26 en 2024 », a indiqué Franziska Zavagli, du CTIFL.

Lire aussi : Cultures de fruits et légumes : pourquoi la pression des ravageurs et maladies augmente

Les situations qui étaient critiques en 2017 le sont toujours aujourd’hui : tavelure du pommier, monilia sur fruits à noyau, Colletotrichum et anthracnose sur noyer, Phytophtora sur kiwi… et de nombreux nouveaux usages critiques ont depuis été recensés : éclaircissage du prunier, anthracnose sur cerisier, oïdium et dépérissements sur petits fruits… Pour les ravageurs, la situation est encore plus préoccupante. Le nombre d’usages critiques est passé de 13 en 2017… à 62 en 2024 ! Une forte hausse a notamment eu lieu entre 2021 et 2022, avec de nombreux nouveaux usages critiques recensés, parmi lesquels le carpocapse en fruits à pépins, les pucerons sur prunier et petits fruits, le bupreste, le psylle et les cécidomyies sur poirier, les scolytes sur fruits à coque, les punaises sur fruits à noyau…

Plus de dérogations pour les fruits que pour les légumes

Conséquence de cette situation, les demandes de dérogations 120 jours augmentent, notamment pour les insecticides. « 92 décisions de dérogations ont été signées en 2024, ce qui est énorme », a souligné Bertrand Bourgouin, expert de la DGAL. Ce chiffre était de 66 en 2017. Depuis trois campagnes, la filière fruits est passée devant celles des légumes en nombre de dérogations signées. Pour l’année 2024, plus des deux tiers des usages en dérogation correspondent à des produits utilisables en agriculture biologique, et un peu moins de 20 % correspondent à des produits de biocontrôle. La filière des fruits à pépins concentre la plus grosse part des dérogations : 16 % en 2024. « Attention, ce n’est pas parce qu’une culture représente une faible part des dérogations signées que les usages concernés sont secondaires », a précisé Bertrand Bourgouin, citant en exemple le balanin de la noisette, qui met la filière dans une situation « extrêmement difficile ».

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